#25 - (briandy) It wasn't supposed to end like this (non, non, non, pas de end èé)

Briony avait insisté au téléphone pour que je vienne quand même la voir, alors j'avais fini de ranger ma valise pour le week-end et j'avais pris la voiture, sans trop me poser des questions, pensant simplement qu'on allait profiter, oublier ce clash qui avait eu lieu par sms à propos de sa grossesse et qu'on allait passer du temps tous les deux, comme nous n'en avions pas eu beaucoup dernièrement. J'avais presque eu la sensation qu'elle m'évitait, mais peut-être que ce n'était qu'une impression, qu'elle avait était trop occupée avec la sortie de la mather house. J'étais bien loin de me douter de la raison pour laquelle elle m'avait demandé de venir, bien loin de me douter que tout allait se finir ce soir alors qu'il y a même pas une demi-heure je lui disais par sms que je l'aimais. C'est con la vie, hein ? Je garai ma voiture devant son immeuble, relevant les yeux vers la porte et en peu de temps, j'étais devant la porte, entrant sans toquer. Après tout j'avais le double des clés. Pour l'instant encore, du moins. Pour l'instant encore, je me sentais chez moi dans son appartement. C'est moiii, dis-je en retirant ma veste pour éviter de crever de chaud, maintenant que je n'affrontais plus le froid et la neige à l'extérieur.  

Ptain il faisait bon, bien plus qu'à l'extérieur. La cheminée était allumée dans le salon, j'y jetai un coup d'oeil à la recherche de Briony mais elle n'y était pas. J'entendis ensuite sa voix provenant de la sable de bain, esquissant un sourire alors qu'elle en sortait rapidement pour me rejoindre et venir se blottir dans mes bras en m'embrassant longuement et passionnément, d'une telle façon que ça ne m'échappa pas. J't'ai manqué ? demandai-je avec un sourire amusé, inconscient qu'en fait, ces quelques jours loin de l'autre étaient pas grand-chose suite à mes menaces de rupture si elle était enceinte. Je relevai la tête et me regardai dans le miroir. J'en étais sûr, elle m'avait foutu son rouge à lèvres super foncé partout. On dirait Lipoutou. T'es pas douée pour maquiller en embrassant. Je lui adressai un regard amusé. Pff tant pis. Puis ça sert à rien d'arranger ça tout de suite, puisque je me penchai de nouveau pour l'attirer contre moi et m'emparer une nouvelle fois de ses lèvres, le cœur battant alors que je me rappelai encore et encore de ses dernières paroles avant qu'on raccroche. On se disait vraiment rarement ces mots-là, les "je t'aime" étaient pas nombreux mais leur effet ne s'usait pas, au moins. Je finis par mettre fin au baiser, me passant la main sur les lèvres pour essayer d'arranger ce carnage. J'étais pressé de t'retrouver, avouai-je pour répondre au fait que j'avais été rapide.

Erf, y avait trop d'amour... Tellement d'amour que c'en était presque bizarre. On n'avait pas souvent des moments comme ça, des moments de tendresse et où on se disait les choses telles qu'elles étaient. J'commençais à avoir l'impression que quelque chose ne tournait pas rond, mais bien vite, mon cœur eut tôt fait de bâillonner mon cerveau. Fausse alerte. J'avais effrayé Briony avec mes menace de rupture et elle craignait désormais encore plus de passer le test de grossesse voilà tout... Elle en avait peur parce qu'elle savait que c'était quitte ou double. Que si elle était vraiment enceinte, elle devrait choisir entre le bébé et moi. Y aurait pas les deux, j'en voulais pas. Je tentai de détendre un peu l'atmosphère en évoquant les traces de rouge à lèvres qu'elle m'avait laissées, haussant les sourcils à sa réplique. Genre, moi, vouloir qu'elle me maquille et avoir adoré d'être déguisé en femme ? Dis-le plutôt qu'c'est un fantasme pour toi de m'voir en femme. Elle appréciait mon côté féminiiin... ouh, terrain glissant, j'avais pas franchement envie de m'rappeler qu'elle comptait des femmes dans son tableau de chasse, erk. Je lui souris, me rapprochant d'elle et entrelaçant mes doigts aux siens en hochant la tête. Peut-être, peut-être pas, répondis-je sur un ton énigmatique alors que je me collais contre elle en savourant cette proximité qui m'avait tant manquée, le coeur battant la chamade, comme à chaque fois que j'étais avec Briony. Je plantai mon regard dans le sien et, lâchant finalement une de ses mains, je vins caresser sa joue doucement, effleurant sa peau et replaçant correctement une mèche de cheveux rebelles. Comment tu vas ? J'parlais vis-a-vis de ses soucis, comment ça se passait avec ses meilleurs amis, avec Jude aussi pour la tentative de suicide. J'savais pas, qu'elle savait qu'elle était enceinte et que ça la minait aussi, j'savais pas qu'je rapprochais dangereusement le sujet de conversation.

Elle avouait que c'était pas un fantasme, mais bel et bien uniquement pour avoir du dossier sur moi. Han. Traitresse quoi, y avait pas d'autres mots, elle voulait m'faire chanter. Parce qu'on va pas s'le cacher, elle montrerait peut-être pas les dossiers aux autres, mais la menace de le faire planerait toujours. Comme si y en avait pas déjà suffisamment. Je me rapprochai d'elle, avide de contact. Un simple geste, une simple recherche de contact qui trahissait très clairement qu'elle m'avait effectivement manqué, et que oui, j'étais accro. Complètement accro à elle, même si j'n'avais pas voulu lui répondre pour me la jouer énigmatique... Au fond de moi, je savais pertinemment que j'étais pendu à ses lèvres. Je souris à sa réponse et haussai doucement les épaules pour rester dans cet air qui se voulait mystérieux, caressant sa peau, sa joue et replaçant une mèche de cheveux avant que mon regard ne se perde dans le sien. Après la déconnade, après les blagues, vient le sérieux. Je lui avais demandé si ça allait, c'était important pour moi de le lui demander parce que je n'ignorais pas qu'elle tenterait autant que faire se peu de ne pas "m'ennuyer" avec ses soucis. Je la sentis se raidir contre moi et sous mes doigts, trahissant bien le fait que ça n'allait pas. Je fronçai légèrement les sourcils en fixant toujours ses yeux, posant complètement ma main sur sa joue. Faut qu'tu m'parles Bri. Qu'on communique, qu'tu me dises comment tu vas vraiment. J'suis pas parmi ces personnes à qui tu sers des sourires en carton pour inquiéter personne... Moi il me faut la vérité. Retirant ma main de sa joue, je reculai d'un pas en tirant doucement sur sa main qui tenait la mienne. Viens on va s'asseoir, dis-je en l'attirant vers le canapé du salon, proche de la cheminée.

Je voulais la faire parler, même si je me doutais bien qu'elle ne devait pas avoir très envie d'évoquer la tentative de son cousin par exemple, ou la situation tendue comme un string avec Feldt, mais elle devait m'en parler. Parce que si elle ne pouvait pas m'en parler à moi, à qui elle le pouvait ? J'étais plus qu'un ami maintenant, je partageais sa vie. On vivait pas ensemble, on avait pas de gosse et on était pas mariés, mais on était quand même un couple, je l'aimais et j'ferais ce que je pouvais pour elle, pour l'aider et pour qu'elle aille mieux. Je la jugerais pas sur ses potentielles erreurs, elle pouvait me parler sans se poser de questions. C'était ça la confiance non ? Elle se blottit immédiatement dans mes bras lorsqu'on fut assis sur le canapé et je la serrai contre moi, embrassant sa tempe par automatisme et fronçai les sourcils en entendant sa réponse. Maintenant plus que jamais elle avait l'air complètement anéantie, affaiblie et fragile, j'avais l'impression que le moindre coup, aussi petit soit-il, pourrait la briser. Et elle s'imaginait vraiment que je n'allais pas broncher ? Que j'allais respecter son silence. Pourquoi ? D'une main, je relevai doucement son menton pour la regarder dans les yeux, caressant sa joue à nouveau. T'es une mauvaise comédienne Bri, j'le vois bien que ça va pas du tout, tu peux pas garder tout ça pour toi. Et j'suis borné moi aussi, j'arrêterai pas.

Elle allait mal, vraiment mal et mille et un scénarios tournaient dans ma tête. L'état de Jude ne s'améliorait pas ? Ou celui d'Aaron ? Elle s'était à nouveau pris la tête avec Alexander ? Ou Hendrix ? Ark lui à la limite je voulais juste pas en entendre parler, égoïstement. Ça me bouffait qu'elle le voie encore, qu'elle reste proche de lui alors que je savais pertinemment qu'il était sa plus grande faiblesse et que ses sentiments pour lui étaient toujours bien présents. Pas pour rien qu'elle m'avait cocufié à Halloween justement. Briony se releva, mon regard croisant le sien. Elle allait pas faire de connerie, okay... Elle fuyait ? Avait besoin de boire peut-être, de se remettre les idées en place, peu importe. Je la regardai s'éloigner en silence, m'installant plus confortablement sur le canapé et laissant mon regard dévier jusqu'à la cheminée. C'était pas facile dernièrement, ou même depuis un moment, en fait. Les morts qui se succédaient, les déceptions qui s'empilaient et la souffrance qui ne partait jamais, on était dans une spirale sans fin dont seule la mort pourrait probablement nous sauver, hormis nos moments privilégiés à Bri et moi, ces moments qui nous aidaient à tout oublier et croire qu'on pouvait vivre normalement, comme quand on avait fait le sapin. Je relevai les yeux vers la jeune femme qui était de retour avec un marqueur et s'assit de nouveau près de moi, m'attrapant les poignets. Tu fais quoi ? Laisse-moi faire, okay, okay. Elle remonta mes manches, pour dessiner un cœur sur l'intérieur de mon poignet, et un "MINE" qui me fit sourire légèrement mais me fit aussi particulièrement flipper. Mon coeur s'affolait, battait si fort que ça m'en faisait presque mal et je commençais un peu à stresser devant cet élan si soudain de possessivité. Elle prit le deuxième poignet, y écrivant ILY alors que je relevais les yeux vers elle, constatant que ses yeux étaient humides malgré elle. Elle avait pleurait, ou n'en était pas loin. Je sentis ma gorge s'assécher petit à petit, fermant les yeux à son baiser et essayant de me convaincre que ce n'était rien l'espace de quelques secondes, mais en vain. Les questions se bousculaient dans ma tête, j'allais devenir taré, fallait qu'elle m'explique. Bri qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi quand j'te demande ce qui va pas, t'as ce soudain élan de possessivité envers moi ? Je fixais ses yeux, le cœur battant, m'attendant à une mauvaise nouvelle, n'importe laquelle mais j'sentais bien qu'ça allait pas être bon.

Elle avait l'air à deux doigts de s'effondrait, comme un château de cartes sur lequel on soufflerait. Je l'avais rarement vue si fragile, je l'avais déjà vue triste et vulnérable, mais pour le coup elle semblait véritablement au bout du rouleau. Je déglutis péniblement en la voyant comme ça. Elle me regarda longuement, quelques larmes coulant d'ores et déjà sur ses joues et je sentis mon cœur se serrer. Je le la serrai dans mes bras quand elle se blottit contre moi, fermant les yeux un moment, on était bien loin des baisers passionnés et de la déconnade sur son rouge à lèvre qu'elle m'avait laissé, pour le coup. Pourquoi tu dis ça ? J'sais qu'c'est dur, mais y a encore plein d'gens présents, faut pas baisser les bras. Je redressai son visage et l'embrassai brièvement, juste pour sentir ses lèvres sur les miennes et lui faire savoir que j'étais là aussi. T'es pas toute seule Bri, y a encore tes meilleurs potes, Avery, la Mather House qui te soutiennent... Puis jsuis là aussi. Attrapant l'une de ses mains, je la relevai lentement pour embrasser ses doigts frais à cause de la température. Elle se rendait malade, elle était triste et sur le point de craquer, mais j'avais pas tous les détails, je ne savais pas toutes les raisons de son malheur.

J'essayais de lui apporter un peu de réconfort, mais tout ce que je faisais et disait ne semblait rien arranger du tout pour ne pas dire que ça avait... l'effet inverse ? Je ne savais plus quoi faire pour lui venir en aide, conscient que ce n'était pas ce dont elle semblait avoir véritablement besoin à l'heure actuelle. Je l'écoutai, sensible à son appel à l'aide passai une main dans ses cheveux en posant mon front contre le sien un instant. Laisse pas tout tomber... Je m'humidifiai les lèvres, cherchant les mots qui pourraient peut-être un peu la réconforter. Viens là. Doucement, je l'attirai vers moi pour qu'elle s'installe sur mes cuisses, l'entourant complètement de mes bras pour qu'elle ne se sente pas seule et mes doigts jouant avec les siens. J'sais qu'on a perdu beaucoup dernièrement, que c'est vraiment pas facile à surmonter... Mais faut penser à ce qu'il te reste encore. Faut aller bien pour ceux qui sont encore là et qui se démènent pour toi aussi... Faut prendre soin de ces personnes-là Bri, et pas se focaliser sur c'qu'on a perdu. Je lui adressai un léger sourire et serrai doucement sa main dans la mienne. Elle allait pas tout laisser tomber, elle serait forte et son entourage l'aiderait pour ça.

Est-ce que je pouvais seulement lui apporter le réconfort dont elle avait besoin ? Je sais pas. Peut-être, peut-être pas. J'étais sans aucun doute la personne la mieux placée pour lui apporter mon aide mais... J'savais bien qu'ça allait peut-être pas durer. Je savais bien que cette crise d'insécurité, cette crise d'angoisse, je l'avais provoquée avec mes menaces, j'étais pas idiot. J'essayais d'lui faire penser positivement, lui faire comprendre qu'elle devait profiter avant que justement les gens ne partent potentiellement... Je la serrais contre moi, puis elle s'appuya sur mon épaul en me répondant, en me disant qu'elle était dépendante de certaines personnes et qu'elle ne pourrait pas continuer à avancer sans ses piliers, entre autres... J'eus un pincement au coeur et enfouis mon visage dans son cou un instant, silencieux et pensif. J'comprenais bien ce ressenti. Mais j'étais pas forcément d'accord... Je finis par me redresser à nouveau pour la regarder dans les yeux. Tu continues d'avancer, quoiqu'il arrive. J'sais c'que c'est de perdre des pilliers. J'ai perdu Stan, Keanu, Solweig et Candice de manière définitive et brutale cette année. J'avais perdu Apple aussi et avais failli perdre Anya également. Et pourtant, on n'avait pas d'autre choix que d'aller de l'avant, on peut pas s'arrêter comme ça. Pourquoi, Bri ? Pourquoi t'as l'air si sûre que tout va foirer, qu'on va t'abandonner ? Doucement, je baissai les yeux vers ses mains qui tremblaient légèrement et d'une main, je les serrai doucement pour tenter de la calmer. J'aimais tellement pas la voir comme ça, tellement pas...

Briony ne semblait pas aller mieux, du tout. Elle ferma les yeux quand je lui signalai qu'elle devait aller de l'avant, puis je savais qu'elle pouvait y arriver. Elle avait perdu sa famille et pourtant elle restait forte, et dieu seul sait à quel point la famille est un pilier, un point de repère important et essentiel dans le monde... Elle tenait bon, et continuerait à tenir bon, fallait pas qu'elle lâche prise maintenant. Ses mains se calmèrent un peu sous mon étreinte et Briony insista en disant que c'était la vérité, qu'elle allait être abandonnée. Sa deuxième main se posa sur les miennes et la seconde d'après, elle m'affirma que j'allais partir aussi. Mon cœur loupa un battement parce qu'il n'y avait que pour la grossesse que je pourrais la laisser. Je relevai les yeux vers elle rapidement et ses lèvres se plaquèrent sur les miennes alors que je ne réagissais pas, complètement amorphe, digérant la nouvelle. J'allais la laisser. Avec certitude. Parce qu'elle était vraiment enceinte, en fait. Elle avait tenu à ce que j'vienne pour ne pas me dire ça par téléphone, au final. J'me sens mal, j'vais vomir. Je restai contre elle, le visage enfoui dans son cou pour échapper à son regard. Alors pourquoi tu fais pas le nécessaire pour que j'reste ? Je fermai les yeux en serrant mes mains sur les siennes. J'avais pas envie de partir non plus mais j'savais que j'supporterais pas sa grossesse et qu'il valait mieux cesser le carnage au plus vite. Je pris une grande inspiration, profitant de son parfum, sait-on jamais.

Il avait compris de quoi j'voulais parler. Andy n'était pas un étudiant d'Harvard pour rien. J'tais pas obligée de dire explicitement ce à quoi j'pensais, j'tais pas obligée de prononcer ces fameux mots horribles qu'étaient "je suis enceinte". Merci Andy d'avoir été perspicace. J'savais pas quoi faire. J'savais pu quoi faire pour continuer la conversation. J'plaqua alors mes lèvres contre celles du jeune homme qui ne réagit absolument pas, de quoi me détruire un peu plus de l'intérieur et de quoi m'rendre encore plus malade. L'Eliot s'colla près d'moi à son tour, comme si il voulait encore s'accrocher un peu, comme si il y croyait un peu.. comme moi, à notre histoire. Alors pourquoi tu fais pas le nécessaire pour que j'reste ? J'ferma les yeux forts, appréciant à sa juste valeur le contact entre nos mains, la position dans laquelle on était tous les deux. L'un près d'l'autre, moi sur lui. J'tais ptete encore plus brisée qu'avant. Avortement ? Bien sûr que j'y avais pensé.. mais est-ce que j'en étais capable après avoir perdu ma famille ? J'en sais rien. C'tait ça le plus horrible dans l'histoire. J'avais perdu ma famille et on m'offrait la possibilité d'en avoir une autre mais d'perdre l'homme que j'aimais. Fuckin life. J'veux l'faire. J'veux tout faire pour t'garder près d'moi. lui chuchotais-je au creux de son oreille, un gros noeud au ventre.

J'pourrais pas. J'pourrais plus la regarder pareil, en m'disant qu'elle allait devenir mère, qu'elle avait un gosse qui grandissait dans son ventre et que d'ici quelques mois elle serait enceinte jusqu'aux yeux. J'pouvais pas m'dire que ma copine allait avoir un bébé dont moi je ne voulais pas, je voulais pas refaire les mêmes erreurs qu'avec Apple s'il s'avérait que j'étais bien le père. Je pouvais pas accepter d'être vraiment le père alors que ce bébé était un accident et que j'en voulais pas d'un deuxième, aller trop vite encore une fois au risque de tout perdre à nouveau. Et s'il était d'Hendrix, ce n'était même pas la peine d'en parler. J'pourrais pas regarder c'bébé dans les yeux sans avoir envie de le faire passer par la fenêtre, évitons le carnage et mieux vaudrait que je m'en tienne éloigné. Je restai sans bouger un moment, alors que Briony me disait en chuchotant dans mon oreille qu'elle voulait avorter pour me garder près d'elle. Je me redressai doucement, jusqu'à affronter son regard. Tu le veux, mais est-ce que tu vas le faire ? Y avait tellement un fossé entre vouloir faire quelque chose, et le faire vraiment. Elle pouvait ne pas vouloir de ce bébé, vouloir avorter mais ne pas en avoir le courage, au final. Et je voulais pas de faux espoirs, je voulais pas qu'elle me promette qu'elle allait avorter si c'était pour rebrousser chemin ensuite ou seulement pour gagner du temps avec mois. Mon cœur menaçait d'exploser d'une minute à l'autre, j'aurais du écouter ma raison plus tôt dans la soirée quand j'avais tiqué sur ses baisers passionnés soudains. J'pouvais pas plier, pas sur ça, même si ça me déchirait de la voir aussi mal.

Il me restait un ptit peu d'espoir, juste un peu, qu'Briony fasse le bon choix... qui était de garder près d'elle et d'prendre soin de c'qu'elle avait déjà. Me garder contre elle et dans sa vie, plutôt que c'bébé dont elle ne voulait même pas. Et pourtant sa réponse était pas celle que j'attendais. "Je sais pas". Pour moi, c'était un non. Si elle savait pas, alors elle n'en aurait pas le courage. Et si elle n'en avait pas le courage, elle allait garder ce bébé. J'avais envie d'hurler. Passant ma main sur sa joue, je me mordis les lèvres. Pourquoi tu nous détruits comme ça ? On était bien... On était bien sans c'bébé qui détruit nos vies, tant la mienne que la tienne. Je franchis la distance qui nous séparait pour l'embrasser une nouvelle fois, fougueusement pour à mon tour avoir un souvenir, avoir le dernier baiser correctement, au moins. Je me séparai d'elle finalement, le front posé contre le sien. J'veux pas d'une deuxième famille maintenant Bri... j'suis désolé. Je peux pas. J'aurais pu t'aider à passer outre l'avortement, pourtant. C'est avec le coeur lourd que je la repoussai doucement pour me relever et la laisser seule sur le canapé, me levant pour aller récupérer mon manteau et quitter l'appartement rapidement. J'étais partagé entre l'envie de traîner dans l'espoir qu'elle change d'avis, ou m'enfuir le plus vite possible pour rapidement quitter cette ambiance de mort et cette mauvaise nouvelle, cédant à la deuxième option. J'en peux plus faut qu'je prenne l'air.