#29 - (briandy) I love you so bad

Après le clash à l'anniversaire d'Alexander, j'étais rentré à l'hôtel pour m'enfermer dans la chambre. J'avais pas envie d'y aller, j'avais fait mon ptit numéro, j'm'étais engueulé avec Briony. Jackpot les gars. Tout ça parce qu'Anya était pote avec ce connard fini d'Alexander et qu'elle voulait m'y trainer, j'lui en voulais pour le coup, même si je savais que ça ne durerait pas. J'la trainerais pas à l'anniversaire de Briony moi, alors pourquoi elle, elle avait insisté ? Je soupirai longuement et après être passé sous la douche, bien chaude pour me détendre au maximum, je m'étais assis sur le lit, jambes rempliées et le dos appuyé contre la tête de lit, mon ordinateur sur les genoux, cendrier sur la table de chevet et paquet de clopes à côté avec le briquet... J'étais prêt à bosser. Ça occuperait mes pensées et me ferait oublier cette soirée de merde. Avec Briony on se montrait quasiment jamais en public. Même dans Harvard, on pouvait nous voir trainer ensemble, mais on nous verrait pas nous tenir la main et encore moins nous rouler des pelles. Et généralement, quand on se retrouvait avec nos potes dans les parages, ça finissait toujours par partir en engueulades et j'en avais marre. Marre d'avoir le sentiment d'encore me cacher, marre que notre entourage pète notre bulle comme j'le craignais déjà lorsque notre couple n'était qu'officieux. Je mis du temps à me concentrer, et je ne saurais pas dire combien de temps j'avais passé à fixer l'écran, cigarette en main et le regard dans le vague. Mais une fois que j'eus réussi à me mettre au travail, je cessai d'y penser. Ou du moins, jusqu'à ce que la porte s'ouvre, puis claque doucement, signe que Briony venait de rentrer et que le face à face en privé, engueulade... post-engueulade, allait avoir lieu. Wonderful. Limite, j'aurais du virer Kenny et aller dormir avec Anya. Je ne dis rien, reportant mon attention sur mon pc sans broncher. Toute manière, il était tard, elle allait vouloir dormir et n'allait donc pas tarder à me rejoindre dans la chambre.

Soirée chargée en émotion. Ca avait été l'anniversaire de deux de mes meilleurs amis. Alexander et Alexis. Autant vous dire que ça aurait du être une soirée parfaite, presque entièrement mather ou du moins dans l'ambiance mather vous m'suivez ? Fin, c'est logique. Et ce qui l'était aussi.. c'tait que normalement, il n'y aurait pas dû avoir d'eliots. Loupé. Y en avait eu plusieurs. Anastasiya en premier lieu avec qui j'avais eu une conversation ce soir, mais également Kenny que j'avais aperçu au loin.. et Andy. Mon petit ami. Celui qui avait le plus foutu la merde alors qu'il savait pertinemment qu'Alex² étaient importants pour moi. Il avait merdé ce soir, j'avais plus ou moins sanctionné si on peut dire que l'abstinence était une sanction et il s'était barré. J'avais eu honte de lui, j'avais eu envie de le frapper mais en même temps.. ça m'avait énervé qu'on en arrive à ça à cause de nos relations respectives. J'avais passé le reste de la soirée normalement avec mes potes.. mais malgré tout, Andy avait été constamment dans mes pensées. J'détestais ça. Ca ? Le fait qu'on soit tellement différents et que nos fréquentations soient à l'opposé. Parce que ça nous obligeait à nous fritter pour n'importe quoi alors qu'à la base.. on a rien contre l'autre et si y a bien une chose que j'haissais c'tait me prendre la tête avec Andy. Surtout que ça ne faisait que quelques jours qu'on s'était remis ensemble. Quand est-ce qu'on pourra vraiment être ensemble, sans avoir les autres pour nous pourrir un moment ? Aucune idée. Il faudrait quand même tester. Anyway. J'rentra finalement à l'hôtel sur les coups de deux heures du matin, impatiente de retrouver mon lit. Car bien sûr, c'est MOI qui allait dormir sur le lit, n'est-ce pas ? Hors de quesiton que ça soit Andy, faut pas déconner. J'enleva mon gilet rapidement et l'posa sur une chaise. Il était pas dans l'salon.. Ni dans la salle de bain quand j'fis ma toilette. Putain, il fait chier. On est vraiment obligés de se reprendre la tête ? J'entra dans la chambre, notre chambre rien qu'à nous deux, et mon coeur se serrait à sa vue. J'crois qu'on s'est pas compris. Toi, tu vas sur le canapé. La galanterie, t'connais pas ? T'es censé être anglais et être gentleman depuis toujours pourtant.

Briony mit du temps avant d'arriver dans la chambre, probablement parce qu'elle avait fait un tour à la salle de bain avant d'aller se coucher, ne serait-ce que pour se changer ou se démaquiller. J'pouvais profiter d'encore quelques instants au calme, continuant à taper quelques phrases sur mon pc... jusqu'à ce que la voix de Briony s'élève dans la chambre pour me rappeler que j'étais censé dormir sur le canapé. Elle a vu ça où que j'allais dormir dans le salon ? Il n'en était pas question. Je relevai les yeux vers elle, incrédule. Sinon quoi, tu vas me porter jusqu'au salon ? Je soutenais son regard et pour appuyer mes paroles et la provoquer un peu plus, je dépliai une jambe pour l'étaler le long du lit et prendre encore plus de place. C'était con. J'avais qu'une envie, c'était qu'on arrête de s'engueuler, mais nous avions tous les deux trop de fierté pour laisser tomber maintenant. Je rebaissai les yeux sur mon ordinateur, le coeur lourd, pour faire comme si elle n'était pas là et recommencer à bosser, reposant ma cigarette dans le cendrier. La nuit promettait d'être longue, à ce rythme-là... Puis j'étais de toute manière pas certain que j'allais dormir, je ne me sentais pas fatigué le moins du monde. Le problème était surtout que la journée du lendemain allait être longue, puis... non, j'voulais pas rester en froid avec Briony toute la nuit. C'était notre chambre. Notre cocon. Il devait bien y avoir un moyen, un terrain d'entente pour que j'puisse m'endormir dans ses bras encore une fois.

En prenant le temps d'aller dans la salle de bain, pour me démaquiller, pour passer de l'eau sur mon visage et ce genre de choses, j'avais espéré qu'Andy serait parti de notre chambre. J'voulais pas de nouveau m'engueuler avec lui. Nos moments étaient bien trop précieux pour qu'on les gaspille à se disputer. C'tait crétin.. Mais non, le vp eliot avait décidé de rester. Chouette. Brave décision. Mais maintenant, il fallait qu'il s'en aille. Il était hors de question que j'dorme au même endroit que lui par fierté, après qu'il s'en soit pris à mes meilleurs amis. Si j'm'en prenais à Anya, Mallory, Jimmy ou Sofia, il m'aurait tué. J'restais soft, il devrait en être ravi. Sinon quoi, tu vas me porter jusqu'au salon ? Ah ouai ? J'ris légèrement, mais genre.. pas un vrai rire. Plutôt nerveux, sarcastique, froid, en mode are you kidding me ? Le genre de rire que personne n'aime véritablement. Andy continua à m'provoquer en prenant un peu plus de place sur le lit et en faisant mine de ne pas me voir. Ugh. Ca c'était vraiment blessant. Il faisait chier, vraiment. Sinon, l'abstinence va vraiment durer longtemps. lançais-je en le fixant avant d'finalement ranger quelques unes de mes affaires autour du lit. Ca c'est de la menace, vous avez vu ? Puis même, j'ai pas à m'justifier, j'pense que ce qui s'est passé ce soir argumente assez bien sur l'fait que c'moi qui ai droit au lit. Et que toi tu jartes.

A ma réponse, Briony se mit à rire. Visiblement, j'arrivais à l'énerver encore plus qu'elle ne l'était déjà... Forcément, puisque je lui tenais tête, et qu'à ce stade-là, elle aurait bien aimé que j'parte au salon la queue entre les jambes. Et dans tous les sens du termes d'ailleurs, je savais très bien que j'allais me la mettre sous l'oreille pour cette nuit. J'arquai un sourcil quand elle menaça de faire durer l'abstinence, relevant les yeux vers elle. Dieu merci, ma main droite est encore fonctionnelle, elle. C'tait moins bien c'est sûr. Puis y avait pas franchement une dimension sentimentale avec ma main droite, mais fallait positiver et s'dire que c'était toujours mieux plutôt qu'aller voir ailleurs n'est-ce pas ? Elle commença à ranger quelques unes de ses affaires, insistant sur le fait qu'avec ce qu'il s'était passé, c'était clairement elle qui avait droit au lit. Pourquoi, parce que j'me suis bouffé le nez avec ton meilleur pote ? Il s'appelle Alexander et non pas Briony que je sache, non ? Il n'aura qu'à limiter les invités la prochaine fois, puis j'm'étais toujours pas vengé pour la droite qu'il m'a foutu quand j'ai pris TA défense. Je la fusillai du regard avant de reporter, une fois encore, mon attention sur l'ordinateur. Maintenant, si tu pouvais te taire ce serait sympathique, j'essaie de bosser.

C'qui était vraiment horrible quand on y pense, c'tait que l'abstinence était autant une sanction pour lui que moi. J'allais aussi être en manque incessamment sous peu et c'tait frustrant de lui dire qu'elle allait durer encore plus longtemps. Putain Andy, casses toi de cette chambre qu'on en parle pu. Dieu merci, ma main droite est encore fonctionnelle, elle. Okay. Tu veux la jouer comme ça Andy ? A chercher la provocation ? Stu veux. Il avait intéret à vraiment s'faire pardonner lui, j'vous préviens. J'allais vraiment pas laisser passer ça. A la base, j'venais énervée mais soft mais si il continuait.. mmh. Mais c'est miraculeux ça, tu vas pouvoir t'faire plaisir pendant une période indéterminée. Et même pas besoin d'aller voir ailleurs, c'est encore mieux. Et ouai Andy, désormais t'es fidèle.. n'est-ce pas ? Okay, mon coeur s'emballait à l'idée qu'il m'trompe mais j'essaya tant bien que mal d'en faire abstraction. Pourquoi, parce que j'me suis bouffé le nez avec ton meilleur pote ? Il s'appelle Alexander et non pas Briony que je sache, non ? Il n'aura qu'à limiter les invités la prochaine fois, puis j'm'étais toujours pas vengé pour la droite qu'il m'a foutu quand j'ai pris TA défense. Alors ça, c'est vraiment bâtard comme réplique. Vraiment. Il m'fait culpabiliser et c'est juste deg d'tourner les choses comme ça. Maintenant, si tu pouvais te taire ce serait sympathique, j'essaie de bosser. Me taire ? T'as qu'à m'dire ta gueule, ça sera plus simple. Et moins hypocrite également que "taire" j'trouve. Ah ouai ? Et imagines que j'fasse ça à l'anniversaire d'Anastasiya ? Tu laisserais certainement pas passer même si j'te sors que j'me venge pour tous les coups vaches qu'elle m'a fait et contre lesquels j'ai pas répliqué. Pour toi que j'avais pas répliqué. En tout cas, Andy c'est sympa de me laisser la voie libre pour m'venger désormais. Vraiment. T'as encore un argument pour m'laisser croire que t'étais dans tes droits d'gâcher cette fête pendant un instant ? J'avais autant enfin de continuer cette discussion pour gagner que de l'embrasser. Alors qu'il faisait rien de spécial. Il est énervant. Mais si tu m'ressors que c'était une fête à tout l'monde.. j'pense qu'ils pensaient que les gens qu'ils n'aimaient pas auraient assez de jugeote pour pas s'ramener quitte à s'mettre tout l'monde à dos.

Elle m'énervait, mais tellement ! Au final, me reconcentrer sur mon ordinateur, c'était aussi un moyen comme un autre de chercher à me canaliser pour ne pas lui exploser en pleine tête. Mais ses paroles résonnaient dans ma tête, repassaient en boucle et me faisaient voir rouge, j'avais envie de péter un câble. C'était insupportable, qu'elle protège Alexander comme elle le faisait. Sérieux il avait quoi ce mec-là pour savoir retourner la tête de Briony, Apple et Anya ? S'faire apprécier des deux dernières alors qu'il est censé incarner tout ce qu'elles détestent ? Je finis par relever la tête, plantant mon regard dans celui de Briony. On s'prenait encore la tête et ça semblait pas prêt de s'arranger. Mais c'était peut-être pas si désespéré que ça, on avait survécu à pire, tous les deux. Je restai silencieux, et après avoir hésité sur le comportement à adopter, après une loongue inspiration pour me calmer, je refermai brutalement mon ordinateur portable et me levai du lit. C'est bon, j'ai assez vu ta gueule pour un moment, tu me gonfles. J'aurais pu exploser. J'aurais pu l'envoyer chier encore et encore, faire durer cette dispute indéfiniment, me borner à rester sur le lit. Mais je craignais vraiment de dire des choses qui finiraient par dépasser ma pensée et qui seraient plus difficilement rattrapables que le reste. Vivement, je sortis de la chambre en claquant violemment la porte et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'avais glissé mes pieds dans mes chaussures et je claquai, de la même façon que celle de la chambre, la porte d'entrée pour m'éloigner de Briony, rétablir une distance raisonnable qui nous permettrait à tous les deux de nous calmer chacun de notre côté, en espérant qu'on arriverait à se reparler calmement sous peu.

Au final.. la question à qui revenait le lit avait une dimension beauuucoup plus grande qui était la fête d'anniversaire d'Alexander et Alexys. A un moment donné, de toute façon, il aurait fallu qu'on en parle. Qu'il soit deux heures du mat, le fait qu'on soit crevés, n'aidait en aucun cas mais bon.. on choisit pas ses moments d'engueulade, c'tout. Andy souffla un bon coup et j'avais juste envie de le claquer tellement il m'énervait à l'heure actuelle. Ca arrivait rarement qu'on s'prenne la tête comme ça.. mais quand on l'faisait.. mmh, voilà. C'est bon, j'ai assez vu ta gueule pour un moment, tu me gonfles. J'le regarda claquer son ordi et s'tirer de la chambre. J'avais tout sauf envie de le suivre pour continuer la dispute tellement j'fulminais. Puis j'savais que prendre des distances ne serait ce que le temps d'une nuit, ça ne nous ferait en aucun cas du mal. J'm'alluma une cigarette, me mettant à la fenêtre, en espérant que la nuit aurait un effet calmant sur moi mais c'était peine perdue. Elle n'avait réussi qu'à m'embrouiller encore plus. Si y a une demi heure j'étais énervée contre Andy désormais j'étais partagée entre la colère et la culpabilité. J'aurai pas dû laisser des tiers personnes entrer en compte dans notre relation. Oh faut pas croire, Andy avait sa part de faute, mais j'tais pas qu'une victime. Il était tout l'temps dans mes pensées, j'arrivais pas à m'empêcher de me demander où il était, ce qu'il était en train d'faire.. avec qui surtout. Finalement, j'refera la fenetre, mis mon pyjama et m'posa dans mon lit. Notre lit. Vide sans Andy. J'ferma les yeux, mais j'étais incapable de dormir à cause de cette dispute qui m'bouffait.

Je m'étais barré, l'ordinateur sous le bras. Rapidement, préférant les escaliers plutôt que l'ascenseur histoire de ne pas rester stoïque, j'avais regagné la salle commune de l'hôtel à côté de l'entrée, avec l'espace wifi. J'y serais tranquille un moment, en tout cas, je l'espérais, j'pourrais juste pas fumer et dieu seul savait combien j'en avais envie à l'instant présent. Je m'étais installé à une table et je m'étais replongé dans mon travail, pour ne plus ressasser la dispute qui avait eu lieu, du moins, pas tant que j'étais en colère. Mais au bout d'un moment, quand j'eus fini de travailler, les pensées affluèrent dans ma tête, la culpabilité également. Accoudé à la table, le menton dans la paume de la main, je fixais dehors avec un air absent, imaginant Briony qui avait du avoir beaucoup de mal à s'endormir, elle aussi. Je restai longtemps là, assis à ma table avant de baisser les yeux sur mon téléphone pour regarder l'heure. Quatre heures trente du matin. Finalement décidé à aller dormir, je me frottai les yeux d'une main et refermai mon ordinateur de l'autre, avant de me relever et remonter jusqu'à la chambre que je partageais avec Bri. J'entrai à l'intérieur, posant mon ordinateur sur la table du salon et après un moment d'hésitation, je finis par ouvrir la porte de la chambre. Briony n'avait pas l'air de dormir non plus... Sans rien dire, je refermai doucement la porte derrière moi, retirai mes chaussures et mon tee-shirt avant de me glisser dans le lit à côté d'elle. Mais surtout, je m'approchai, jusqu'à la serrer dans mes bras, attrapant l'une de ses mains pour entrelacer mes doigts aux siens en déposant un léger baiser dans son cou. Excuse-moi Bri... J'ai pas voulu te blesser, ni te parler mal.

La dispute était jouée en replay dans ma tête et à chaque nouvelle diffusion, j'me disais que j'aurai pu améliorer telle ou telle réplique, que j'aurai pu faire ça, ou bien cela.. ou aussi me taire et éviter la dispute. Mais on avait eu besoin, on aurait pas pu faire semblant que tout allait bien alors que ce qui s'était passé était important.. J'arrivais pas à fermer l'oeil, j'arrivais pas à m'retirer de mes pensées certaines paroles qu'Andy avait eu et qui avaient été blessantes mine de rien. J'détestais me disputer avec lui. J'avais l'impression d'manquer d'oxygène quand il n'était pas là, qu'on arriverait pas à de nouveau passer de bons moment ensemble, que c'tait foutu pour de bon.. alors qu'en soi, on avait vécu des choses bien pires. Allongée toujours dans mon lit, j'me mettais en mode foetus pour tenter de me réconforter ou j'sais pas.. d'me sentir moins seule, d'éviter d'penser trop à Andy.. sauf que c'est naturellement à c'moment là que j'entendis la porte s'ouvrir. Ma respiration se fit plus douloureuse et mon coeur se serrait. C'tait forcément lui, j'voyais pas qui pourrait venir à.. quatre heures trente du matin dans ma chambre. J'me retourna dans mon lit, de manière à ne pas avoir la tête en direction de la porte mais bien du mur. L'oreiller était un peu mouillé à cause de l'eau que j'm'étais mis sur le visage de temps à autre dans ses deux heures trente pour m'calmer, mais ça avait un peu un côté apaisant erm. Le jeune homme entra dans la chambre et je ne fis aucun commentaire, attendant la suite des événements, non sans appréhension. J'sentis alors des bras se refermer autour de moi et mon coeur me lâcha. Tout simplement. La présence d'Andy contre moi, son baiser dans mon cou, tout m'faisait chavirer et c'tait comme si la dispute n'avait pu eu lieu. Excuse-moi Bri... J'ferma les yeux, profitant de ce moment. J'savais pas quoi lui répondre de mon côté, j'savais jamais quoi faire dans ces moments. J'suis pas innocente non plus.. je m'excuse aussi. J'me tourna vers Andy et serra sa main dans la mienne. Voilà qui était mieux. J'm'approcha de lui, avant de finalement déposer un baiser sur ses lèvres. Désolée.

J'm'en voulais. Je voulais pas qu'on se prenne la tête comme ça elle et moi, et encore moins quand le problème, finalement, n'était pas directement entre elle et moi. On avait besoin de ces moments privilégiés tous les deux, juste elle et moi, où on pouvait s'aimer sans personne pour interférer et remettre nos différences sur la table et en faire sujet à conflits, j'aurais pas du laisser les choses dégénérer, et encore moins mettre de l'huile sur le feu. La jeune femme se tourna doucement pour me faire face après m'avoir aussi présenté ses excuses, et l'instant d'après, je me sentis revivre lorsque ses lèvres prirent possession des miennes. Je fermai les yeux, me laissant aller au baiser et me serrant dans ses bras comme si ma vie en dépendait, le cœur battant la chamade. Je rompis finalement le contact, rouvrant les yeux pour accrocher son regard et remontant sa main pour la poser sur mon torse et lui faire sentir à quel point mon cœur battait fort, à quel point j'étais soulagé de la retrouver. Repose-toi, t'as besoin de dormir... Après ces quelques mots murmurés, je franchis à nouveau la distance pour l'embrasser une nouvelle fois afin de combler le manque que je ressentais déjà. Mais c'était fini maintenant, en tout cas, pour l'instant. Ce n'était probablement pas notre dernière engueulade pour de telles raisons, mais ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, il paraît. Je me disais que Briony et moi étions plus forts que bien des gens ne pouvaient le penser, et on arriverait à tout surmonter.

L'embrasser comme ça, direct après avoir présenté mes excuses était vraiment symbolique. Cela voulait dire que j'm'en voulais vraiment, que j'voulais pas que ça recommence, que j'voulais retrouver la personne qui m'faisait vibrer, vivre, avancer. Lui. Sentir ses lèvres contre les miennes, ses bras autour de moi me serrer encore plus fort, son coeur battre contre le mien.. d'une ça me rendait niaise et de deux, ça m'faisait revivre. On s'était disputés juste deux heures. Deux heures c'est rien dans une vie, mais c'est déjà trop pour moi. Beaucoup trop. Andy fit remonter ma main contre son torse, à l'emplacement de son coeur et un sourire se dessina sur mes lèvres au fil des battements. Wow. C'tait magique comme moment, j'vous promets..  Repose-toi, t'as besoin de dormir... Mmh. C'est tellement injuste ce qu'il dit là. J'veux dire.. oui, j'ai besoin de plus de sommeil que lui, avec ses insomnies ect. Okay, j'le conçois. MAIS et je dis bien mais, comment est-ce qu'il veut que j'me rendorme alors que j'venais tout juste de le retrouver après ce qu'il m'avait semblé être une éternité ? De plus, rien que sa présence en temps normal m'empêchait de fermer l'oeil, mais là c'pire. Puis.. non, j'avais pas envie de dormir, juste d'être avec lui. La chambre était l'seul moment où était que tous les deux dans notre bulle, j'voulais en profiter un max. Il parait. J'me rapprocha de lui et captura une nouvelle fois ses lèvres, tout en laissant ma main sur son torse se balader. Quatre heures trente du matin qu'il était ? Pas grave, j'veux pas dormir. Mais j'en ai pas envie.

J'avais pas envie que ce moment s'arrête, mais j'pensais quand même à elle, à ses besoins. Il était quatre heures trente du matin, passé maintenant, elle avait eu une soirée chargée et on ne devait pas se lever tard pour les activités organisées le lendemain... J'prenais le ski nautique, Briony le parachute ascensionnel et entre nous, il était fortement déconseillé de s'endormir à plusieurs mettre au-dessus de l'eau ou quand on est en équilibre sur des skis et à grande vitesse. Alors j'voulais pas qu'elle veille, j'voulais pas qu'elle prenne le risque d'être encore plus crevée que ce ne serait déjà le cas au réveil... Pourtant, elle ne semblait pas du même avis. Je la dévisageai quand elle me répondit que oui, il paraissait qu'elle devait se reposer, percevant très clairement dans sa voix que ce n'était malgré tout pas dans ses plans. Mon cœur loupa un battement et malgré moi, un sourire se dessina doucement sur mes lèvres en sentant sa main glisser le long de mon torse pendant qu'elle m'embrassait. C'était une invitation à lui montrer à quel point elle m'avait manqué ça, et ses paroles ne laissèrent plus place au doute. T'es pas assez fatiguée ? demandai-je sans vraiment attendre de réponse de sa part, le regard dans le sien. M'emparant une nouvelle fois de ses lèvres, mais plus fougueusement cette fois, je me redressai doucement sur mon coude, jusqu'à prendre place au-dessus de Briony en dérivant mes baisers jusqu'à son cou et la déshabillant progressivement. C'était magique comme instant, comme retrouvailles et je n'aurais pas pu espérer mieux, à tel point qu'il fut difficile pour moi de m'endormir après ça tant mon cœur était emballé, en dépit de la fatigue. Mais bon. De toute manière, on n'eut pas l'occasion de dormir beaucoup. Deux petites heures, juste... deux petites misérables heures. Mais quand on aime on ne compte pas.