#11 - How many times can we break the rules ? ▬ Briandy

La soirée était juste merveilleuse. Les Cabots étaient une sonorité que j'avais toujours vu comme sympathique, accueillante mais maintenant, je les voyais juste comme des personnes incroyables, qui savent s'amuser, profiter de la vie, de leurs charmes, de leurs atouts. Ce sont des mathers sophistiquées si j'peux oser cette comparaison. Dans tous les cas, j'regrettais en aucun cas d'avoir accepté l'invitation d'Elia, pour venir ici, partager une semaine avec les roses. Le repas était en train de s'achever et tout le monde partait dans des discussions privées, par rapport à des gens que j'connaissais pas vraiment. J'avais Andy près de moi, en face de moi en diagonale, fin un truc bien complexe. Je l'avais pas quitté de vue durant la soirée, lui jetant quelques regards. Il m'avait manqué alors qu'il avait été à quelques mètres de moi. J'avais voulu sentir ses bras autour de moi plus que tous les autres moments et c'était mal. J'essaya de croiser son regard afin de lui montrer que j'voulais aller lui parler en privé avant de me lever et aller en direction du château, illuminé de milliers de bougies. So romantique, n'est-ce pas ?

J'avais passé une excellente soirée, si on exceptait l'intrusion de Joleen quand je parlais avec Briony en début de soirée, j'aurais aimé pouvoir en profiter davantage. Au moins, nous n'avions pas été loin lors du repas, qui fut animé de conversations toutes plus intéressantes les unes que les autres. Le feu d'artifices ne tarderait pas à commencer, j'avais hâte de le voir et en relevant la tête, j'interceptai le regard de Briony, un regard insistant que je ne comprenais que trop bien. Elle se leva pour s'éloigner du groupe et j'attendis un moment, souriant malgré moi car c'était le moment de la soirée que j'allais préférer, j'en étais certain. Songeant que j'avais suffisamment attendu pour que ça n'éveille les soupçons de personne, je finis par me lever à mon tour. J'vais prendre l'air un peu, j'reviens vite. Après quelques sourires, je quittai la table à mon tour, m'éloignant pour rejoindre Briony dans les jardins, là où personne ne nous verrait. J'avais le coeur qui battait, avec cette éternelle adrénaline de l'interdit et cette envie oppressante de la retrouver et la serrer contre moi. Je finis par la voir, loin des autres et au calme dans cet endroit illuminé de centaines de bougies. Briony. Je voulais seulement signaler ma présence, m'avançant doucement vers elle et ne la quittant pas des yeux. J'étais sincère quand j'te disais que t'étais magnifique ce soir.

J'savais pas si ce que j'faisais était la meilleure des choses. Est-ce que j'devais rester dans le droit chemin sous prétexte que j'étais en couple avec Hendrix, qu'il me laisserait pas une seconde chance et que j'devais être la petite amie parfaite ? Ou bien est-ce que j'devais suivre le credo de la mather house, sexe, drogue, alcool mais surtout faire ce qui nous semblait le plus important sur le coup ? Et là, pour être honnête, c'était Andy qui passait avant tout. J'voulais surtout pas qu'on s'fasse choper, parce que ça voudrait dire qu'Hendrix apprendrait plus rapidement qu'il était amoureux d'une bitch. J'voulais pas lui faire du mal, j'voulais pas qu'il souffre.. je l'aimais. Je l'aimais d'un amour pur, sincère et destructeur. Mais Andy.. c'pas la même chose. Ca m'obnubile littéralement. L'adrénaline. L'interdit. D'habitude, quand on s'voyait, on mettait un point d'honneur à être vraiment à l'écart mais ce soir.. j'lui proposais qu'on s'voit près d'un groupe de personnes dont quelques unes étaient proches d'Apple. On jouait avec le feu. A voir si il viendra ou non. Si il prendra le risque qu'on nous trouve.. On était pas en sécurité ici, comme nous l'avait montré si gentiment Joleen. Briony. Je me tourna vers Andy, sourire aux lèvres. Il était là. Je le vis s'approcher vers moi et j'avais l'impression.. d'être dans un film niais. Moi en belle robe, lui en costard, château et bougies comme décor. Mouai. J'étais sincère quand j'te disais que t'étais magnifique ce soir. Je ne quittais pas son regard du mien avant d'incliner légèrement la tête, pour voir si il était honnête ou non. Merci.. C'pas lui qui est d'habitude avare d'compliments ? Tu crois que ta pote va revenir nous parler.. fin te parler ? Pitié pu d'Apple et de Cora.. J'veux pu penser aux personnes qu'on peut faire souffrir..

Il y avait eu cette fois, à l'entrepôt, où on s'était embrassés, Briony et moi. Plusieurs fois. Où on aurait pu fauter si nous n'avions pas été interrompus par le coup de téléphone d'Apple. Et puis il y avait eu mon retour d'Hawaï, où j'avais finalement laissé Apple s'endormir seule pour rejoindre les bras de Briony, et là nous avions dérapé, plus sérieusement. Et nous voilà désormais tous les deux dans ce décor féérique, à l'autre bout du monde, loin d'Apple, loin d'Hendrix. C'était terriblement mal, on le savait très bien, Anya m'avait sonné les cloches et nous étions pourtant là, prêts à fauter encore, recommencer sans cesse. J'eus un léger rire en l'entendant parler de Joleen, me rapprochant d'elle jusqu'à m'arrêter à moins d'un mètre. Mmh non. J'ai fait bien attention à ce qu'elle m'entende quand je disais que j'avais envie de prendre l'air tout seul un peu. Je souris et la déshabiller du regard. Bordel ce que ça faisait du bien de la retrouver, c'était même trop fort pour être normal. Je me penchai vers elle pour m'emparer de ses lèvres quelques secondes, juste assez pour soulager un peu ce manque qui n'avait fait qu'accroître au cours de la soirée, où j'avais été à la fois trop près et trop loin d'elle. Ouais... cette fois, Joleen n'allait pas se mettre au milieu pour parler de ma femme sous le nez de mon amante. Tu m'avais pas dit que tu venais à Paris...

J'avais évoqué le sujet avec Alex, avec Keyla. Tous deux m'avaient dit à leur manière, avec les informations qu'ils avaient à propos de cette histoire que j'devais tout arrêter. Avant que ça ne parte en vrille totale. Mais j'pouvais pas, c'était juste plus fort que moi. Est-ce qu'Andy me plaisait ? C'est certain, sinon, j'serai pas ici, après lui avoir fait signe de me rejoindre. Est-ce que je voulais plus avec lui ? J'en savais rien et ça m'troublait. J'étais en perpétuel doute avec lui. Fallait que j'sois seule avec lui pour pouvoir régler avec moi-même mes soucis sentimentaux. Parce qu'Hendrix plane toujours autour de moi et ça m'fait mal au ventre rien que de penser à lui.. Le pauvre, il va crouler sous les cadeaux à mon retour parce que j'vais culpabiliser. Mmh non. J'ai fait bien attention à ce qu'elle m'entende quand je disais que j'avais envie de prendre l'air tout seul un peu. Voilà enfin une bonne nouvelle. L'autre troll en puissance viendra pas nous voir pour parler de sujets qui fâchent. Andy se rapprocha pour capturer mes lèvres un instant, de quoi faire battre mon coeur à pleine puissance et me mettre de bonne humeur. Il avait pas attendu longtemps ce soir.. c'qui m'laissait penser que j'lui avais manqué autant qu'il m'avait manqué.. Tu m'avais pas dit que tu venais à Paris... J'arqua un sourcil en l'entendant dire ça. Si je te l'aurai dit en face, t'aurais réussi à m'convaincre de ne pas partir rien qu'en me regardant.. et fallait que j'fasse le point sur.. c'qui s'passe.. Entre nous deux, avec Hendrix, avec Apple. Mais finalement t'es ici.. et j'crois que c'est pas plus mal.. Je me rapprocha pour déposer à nouveau un baiser sur ses lèvres, plongeant mon regard ensuite dans le sien. Tu m'as pas dit non plus que tu allais à Paris.. j'me demande bien qui a pu t'inviter.. C'était bien connu que j'étais la meilleure amie de Keyla, la cousine de Sateen, l'amie d'Elia. Mais lui.. ?

Briony avait l'air satisfait d'apprendre que Joleen ne viendrait pas nous interrompre et ça se comprenait, j'avais cru mourir en début de soirée quand elle était venue me parler d'Apple et Coraleen... Sérieusement, rien n'aurait pu autant péter notre bulle que me parler de ma femme et de ma fille devant mon amante. Et à la tête que faisait Briony, elle l'avait clairement en travers de la gorge, même si finalement Joleen n'y était pas pour grand-chose puisqu'elle n'était au courant de rien. Je souris en l'entendant me dire que j'aurais réussi à l'empêcher de partir, haussant les sourcils. Ah bon, j'ai ce pouvoir, moi ? Intéressant à savoir... M'enfin c'est vrai que ça m'aurait fait chier qu'elle parte dix jours loin de moi. Je fermai brièvement les yeux en sentant ses lèvres se reposer sur les miennes, et les rouvris lorsqu'elle s'éloigna en plongeant mon regard dans le sien, amusé. Oh allez. Les Eliots ont plein de contacts chez les cabots, surtout moi. Mon sourire s'agrandit un peu alors que je jetais un coup d’œil rapide vers les tables, quand bien même on ne voyait rien d'ici. C'est Aspen qui m'a invité. Disons que c'est une très bonne amie... Et elle avait déjà été plus, les bonus, on en avait eu pas mal tous les deux mais aujourd'hui c'était différent, je l'appréciais beaucoup et j'étais heureux qu'elle m'ait invité à ce voyage qui démarrait bien. Et qui me permettait de passer du temps avec Briony, même si ça, elle ne le savait pas forcément. Je replongeai mon regard dans celui de la Mather, la dévisageant. Et... T'y arrives, à faire le point sur ce qui s'passe ?

Est-ce que ça valait la peine que je gâche tout ce que j'avais construit avec Hendrix pendant de longs mois, surtout les derniers, pour.. Andy ? Est-ce que l'Eliot valait vraiment l'coup ? Est-ce que j'faisais vraiment bien de m'attacher à lui autant ? J'essayais d'arrêter la drogue petit à petit pour lui vous vous en rendez compte ? Bon, c'était pas encore flagrant et je m'étais piquée cette après-midi, mais la dose est réduite, ça c'est certain. Depuis la tentative de suicide, sur Charles River, j'suis obligée de me rendre compte que j'suis pas indifférente à Andy. Mais jusqu'où ? Oh allez. Les Eliots ont plein de contacts chez les cabots, surtout moi. Okay, il était sorti et maintenant mariée -erm- à l'ancienne présidente Cabot mais bon.. ça veut pas dire qu'il a des tonnes d'amis là-bas, si ? C'est Aspen qui m'a invité. Disons que c'est une très bonne amie... Ah oui ? Comme quoi, on en apprends tous les jours, tous les soirs. J'voyais pas vraiment qui était Aspen mais j'avais bien remarqué qu'Andy traînait avec une blonde depuis hier.. c'est ptete elle. M'enfin, j'vais pas aller l'accoster pour lui demander son identité hein. C'est tant mieux si tu fais ce voyage avec des amies.. Andy me dévisagea à nouveau et un sourire se dessina sur mes lèvres. J'aimais tellement son regard, je me sentais tellement.. entière quand il m'accordait de son attention. Mon dieu, c'est terrible ce que j'dis quand même. Et... T'y arrives, à faire le point sur ce qui s'passe ? Aw. Mauvaise question ça. Next. Joker. Pouf disparue. Elle existe pas. Nion, ça marche pas ? Je baissa la tête vers le sol, avant de finalement me tourner pour marcher un peu, vers les bosquets. J'savais pas quoi lui dire.. Je lui dis de nouveau face un instant plus tard malgré tout. Ma raison me dit d'arrêter de te voir. Elle me dit que j'devrais préserver mon couple, mes amitiés.. C'est ce qu'Alexander et Keyla m'avaient fait comprendre. Maintenant.. j'ai rarement écouté ma raison. Ce n'est qu'une simple constatation de ma vie depuis ma naissance. J'fais que des conneries. Mais j'dois quand même t'avouer que j'ai peur de me brûler les ailes, à vouloir t'faire trop confiance.

J'avais plusieurs connaissances chez les cabots, et finalement, pas mal de mes conquêtes s'y trouvaient encore, des Eliots qui les avaient rejointes aussi, comme Alexis ou Joleen... Certes, Jojo les avait quittées récemment mais je savais bien que ce n'était pas une solitaire et si elle avait besoin de temps pour elle, elle finirait tout de même par revenir chez les roses, je la considérais comme l'une d'entre elles. A ma question, Briony baissa presque immédiatement les yeux vers le sol et étrangement je savais c'que ça voulait dire. Non, elle n'y parvenait pas. Pas plus que moi, finalement... Je me mordis la lèvre alors qu'elle relevait les yeux pour plonger de nouveau son regard dans le mien, m'annonçant que le mieux à faire, c'était qu'on arrête de se voir en cachette comme on le faisait actuellement... mais précisant qu'elle écoutait rarement sa raison. Je l'avais suivie alors qu'elle avait commencé à marcher un peu, venant glisser doucement ma main dans la sienne quand je l'entendis me dire qu'elle avait peur de se brûler les ailes en me faisant confiance. Je suppose que c'est normal. Je baissai les yeux à mon tour en me mordillant la lèvre, le ventre noué et cherchant mes mots. J't'ai dit au bal que j'comprenais que t'ais pas vraiment confiance, moi-même j'me croirais pas toujours et... puis j'imagine que tu te poses plein d'questions, pourquoi j'fais ça, pourquoi toi. Et ces questions seraient légitimes après tout. Je regardais devant moi encore un moment avant de reporter mon attention sur Briony. Le problème c'est que j'me pose aussi ces questions-là alors j'ai pas d'réponse à te donner. J'sais juste que... là, j'me sens bien, et que j'te veux aucun mal.Pourtant, du mal, j'lui en avais voulu par le passé, quand j'la croyais encore lesbienne et qu'elle s'amusait à me provoquer à ce sujet-là. Et je savais bien que notre relation pourrait la blesser, ne serait-ce que parce qu'elle pouvait détruire son couple avec Hendrix... mais c'était vraiment pas le but. Et puis, elle me manquait vraiment quand elle était loin, même si je n'arrivais pas à l'admettre de vive voix. Le simple fait qu'on prenne le risque de se voir si proche des autres et que je n'ai pas perdu de temps à l'embrasser en disait long sur le ressenti que j'avais.

J'étais très rarement rentrée dans les rangs. Mais là, ce que j'faisais.. c'était.. ouai, allons y, n'ayons pas peur des mots, ignoble. Si Apple venait à découvrir la liaison que j'entretenais avec Andy, j'me faisais tuer. Mais encore ça, c'est pas le plus terrible. Ah non, loin de là. Le pire, c'est que je détruis une famille. Pas sûr qu'Apple pardonne à Andy d'avoir eu une maitresse et qu'elle le laisse la toucher ou même juste voir sa petite fille. J'pouvais briser une famille si tout était dévoilait au grand jour. Alex et Key m'avaient mis en garde. La morale avant tout. Mais sérieux, est-ce qu'ils avaient vu à qui ils parlaient ? Moi, une morale ? Okay, je le conçois.. jusqu'à présent j'étais soft. Fallait que j'retrouve ma confiance en moi, notamment avec les mecs. Mais maintenant que c'était fait, que j'avançais outre mon viol.. qui m'empêchait de devenir une vraie mather ? De me faire plaisir, d'être avec les personnes qui m'font le plus vibrer ? Andy me rejoignit aussitôt après que j'me sois éloignée de lui, en lui avouant que j'avais peur de me brûler les ailes. Je suppose que c'est normal. Qui aurait confiance en Andy ? Sincèrement hein. Pas beaucoup de monde j'crois bien. J't'ai dit au bal que j'comprenais que t'ais pas vraiment confiance, moi-même j'me croirais pas toujours et... puis j'imagine que tu te poses plein d'questions, pourquoi j'fais ça, pourquoi toi. Je leva mon regard vers Andy, curieuse de savoir comment il allait bien pouvoir enchaîner, si il avaient les réponses. Oui, j'me posais les questions. Oui, j'voulais savoir pourquoi c'était moi qu'il avait choisi, pourquoi c'était avec moi qu'il franchissait l'interdit. Le problème c'est que j'me pose aussi ces questions-là alors j'ai pas d'réponse à te donner. J'sais juste que... là, j'me sens bien, et que j'te veux aucun mal. Je me mordis la lèvre en entendant ça, un sourire se dessinant sur mes lèvres. Il était sincère.. Il l'était parce que sinon il serait pas venu me voir ici ce soir après mes regards à la table et m'aurait encore moins embrasser en arrivant. T'es au courant que j'suis la présidente Mather, que t'es marié, que t'as une fille, que j'suis en couple, qu'on est censés se détester n'est-ce pas ? Je fis une petite moue avant de reprendre, serrant plus fort sa main. Tout ce que j'sais c'est que t'arrives à m'faire ressentir des trucs.. Qu'avec toi.. j'suis entière... Je me sens bien, comme tu l'as dit juste avant.. J'sais pas comment expliquer et en plus ça fait quelque chose de niais, ça craint. J'baissa les yeux, souriant nerveusement. La situation et mes réactions sont hors de contrôle. Help.

On était censés se détester ? Je cessai d'avancer à ses paroles, resserrant doucement sa main et la forçant par la même occasion à se tourner vers moi, affrontant de nouveau son regard en fronçant légèrement les sourcils. C'est vrai Briony. Concrètement t'es une mather, j'suis un eliot, j'suis multi-milliardaire, t'es pauvre, j'répugne les drogues, t'en es accro, on est tellement différents que j'pourrais continuer comme ça longtemps et ouais, avec ça, on devrait se détester... Sauf qu'on est passé au-dessus d'tout ça, et j'me fiche que ce moment soit niais, parce que tout ça faut qu'on se l'dise. On ne se comprenait pas toujours après tout. Si on ne se le disait pas, ça pourrait bien ne jamais être vraiment très clair entre nous, or je voulais que ça le soit. Je passai ma main libre sur sa joue, pensif et me remémorant les souvenirs qu'on avait ensemble. J'en ai parlé à Anya et Ken, tu te doutes bien qu'ils approuvent pas mais j'leur demande pas de comprendre, j'veux juste qu'ils gardent le secret et ils le feront, sinon ils m'auraient pas donné des conseils. Je baissai brièvement les yeux à ces paroles, un léger sourire aux lèvres. J'les aimais tellement, ils n'approuvaient pas, tenaient tous les deux à Apple mais ils me couvraient quand même, ils me protègeraient quoiqu'il advienne, restaient honnêtes sur ce qu'ils pensaient mais voyant que je n'allais en faire qu'à ma tête, ils essayaient de m'aider comme ils le pouvaient. Ils m'aimaient comme ça, j'les aimais aussi. Relevant les yeux vers Briony, je hochai brièvement la tête en reprenant. Alors ouais, j'leur demande pas d'comprendre, parce que je sais qu'ils y arriveraient pas justement parce qu'on a à la base tout qu'est là pour faire de nous deux parfaits ennemis. Sauf que... t'as été là le soir où j'étais mal pour Coraleen. T'as été là aussi quand Reaghan était dans le coma, tu m'as mis au courant, tu m'as aidé à trouver un cadeau pour elle, tu lui as donné comme j'te l'avais demandé... Tu te tenais au courant quand j'me préparais pour la greffe, t'es venue à huit heures pétantes pour me soutenir avant l'opération. Alors qu'entre nous, ça devait être tout, sauf dans les habitudes des mathers de se lever à huit heures. T'as aussi gardé le secret de l'adoption... Plein de gens à Harvard tueraient pour savoir ça, pour pouvoir m'atteindre mais toi, non seulement t'as gardé l'secret mais en plus tu t'en es jamais servi contre moi. Et puis le Spring Break... Ils comprendraient pas non plus. Cette nuit-là qu'on a passée ensemble, tu t'en rappelles aussi bien que moi. Ça avait été le pivot de notre relation, un peu. Là où tout avait vraiment commencé, là où j'avais vraiment changé aussi avec elle. C'était à partir de là, finalement, que le compte à rebours avait commencé. Parce qu'à partir de cette nuit-là, j'avais commencé à la voir autrement, elle avait commencé à m'attirer comme un aimant. Y a encore tellement d'choses Briony. Quand j'ai vu que t'allais mal sur la plage et que t'as hurlé tout ce que t'avais sur le cœur face à l'océan, nos balades en moto, quand tu m'as empêché de me tuer à Charles River et que t'as fait nuit blanche pour moi, ta crise quand j'ai attaqué les mathers, quand j't'ai promis de ne plus me servir de toi... Je caressai doucement sa joue avec le pouce, déviant mes caresses jusqu'à ses lèvres. Et... ton anniversaire. Et on en arrivait à aujourd'hui. Nos nuits ensemble, l'InterContinental et notre relation secrète, nos trahisons envers nos couples. Il s'était passé tellement, tellement de choses depuis le début entre nous, cette année avait été riche en émotions mais finalement... si peu de personnes étaient au courant. Personne ne savait qu'on se rappelait de notre nuit au Spring Break. Personne ne savait pour nos courses de moto. Personne ne savait pour mon adoption, pour la greffe à Reaghan. Peu de monde savait aussi vraiment que c'était elle qui m'avait empêché de sauter dans la rivière, peu de gens savaient que j'avais été un des seuls à voir qu'elle allait mal en Thaïlande, personne savait... Les gens savent pas un dixième de c'qu'on a partagé... Mon regard se baissa à ses lèvres et je resserrai doucement sa main dans la mienne, réprimant l'irrésistible envie de l'embrasser. Pas maintenant. Et... même si j'me sens coupable auprès d'Apple et Coraleen, j'peux pas nier que c'qu'il s'passe en ce moment, je le veux vraiment et que ça m'ferait mal que ça s'arrête. Me dis pas que c'est fini Briony, pas déjà, parce que, même si c'est égoïste, j'ai pas envie qu'ça soit déjà la fin. Même si c'est pas raisonnable et qu'on l'sait tous les deux.

Oui, ça craignait vraiment ce qu'on était en train de vivre tous les deux. Car okay, y a l'adrénaline de l'interdit, y a le sentiment de vivre quelque chose d'excitant, mais concrètement.. on va apporter que du mal autour de nous. Est-ce qu'on doit prendre ça en compte ? Est-ce que pour notre propre plaisir éphémère qui plus est sûrement briser mon couple, son mariage ? Il a une fille, faut pas l'oublier ça. Alors ouai, j'étais paumée. J'devais être égoiste ou non ? Garder Andy juste pour moi, profiter de lui avant qu'il me le soit retiré ou bien accepter d'avance que j'pourrais pas l'avoir longtemps.. ? C'est vrai Briony. Concrètement t'es une mather, j'suis un eliot, j'suis multi-milliardaire, t'es pauvre, j'répugne les drogues, t'en es accro, on est tellement différents que j'pourrais continuer comme ça longtemps et ouais, avec ça, on devrait se détester... Sauf qu'on est passé au-dessus d'tout ça, et j'me fiche que ce moment soit niais, parce que tout ça faut qu'on se l'dise. Andy m'avait pris la main et avait fait en sorte que j'le regarde quand il m'avait dit ça. Est-ce que j'dois vraiment briser que mes yeux étaient plongés dans les siens et que mon coeur loupa un battement quand il frôla ma joue de son doigt, tout en tenant mon autre main ? J'en ai parlé à Anya et Ken, tu te doutes bien qu'ils approuvent pas mais j'leur demande pas de comprendre, j'veux juste qu'ils gardent le secret et ils le feront, sinon ils m'auraient pas donné des conseils. Tout ce que j'comprenais là, c'est que si j'croise les deux Eliots, j'suis très mal barrée là. Très, très mal barrée. Faut absolument qu'Andy soit toujours avec moi.. Alors ouais, j'leur demande pas d'comprendre, parce que je sais qu'ils y arriveraient pas justement parce qu'on a à la base tout qu'est là pour faire de nous deux parfaits ennemis. Sauf que... t'as été là le soir où j'étais mal pour Coraleen. T'as été là aussi quand Reaghan était dans le coma, tu m'as mis au courant, tu m'as aidé à trouver un cadeau pour elle, tu lui as donné comme j'te l'avais demandé... Tu te tenais au courant quand j'me préparais pour la greffe, t'es venue à huit heures pétantes pour me soutenir avant l'opération. Wow.. Il avait tout retenu. Il se souvenait de toutes les petites étapes de notre relation, de tout ce que j'avais fait pour lui alors que je n'étais pas obligée de le faire, que je n'avais pas à l'faire. J'me sentais rougir petit à petit, un fin sourire se dessinant sur mes lèvres. J'avais baissé la tête au fur et à mesure qu'il avait énuméré chaque fait. T'as aussi gardé le secret de l'adoption... Plein de gens à Harvard tueraient pour savoir ça, pour pouvoir m'atteindre mais toi, non seulement t'as gardé l'secret mais en plus tu t'en es jamais servi contre moi. Et puis le Spring Break... Ils comprendraient pas non plus. Cette nuit-là qu'on a passée ensemble, tu t'en rappelles aussi bien que moi. L'adoption.. Non, j'pouvais pas m'en servir contre lui. C'était contre mes principes et j'lui voulais pas de mal, ni à Reaghan non plus. Et j'la trahirais si j'dévoilais ça au grand jour. J'tenais trop à Andy pour lui faire du chantage même si avant que tout change l'idée de m'en servir contre lui m'avait effleuré un instant l'esprit. Avant le Spring Break. Cette nuit. Oui, je m'en rappelais. Bien sûr que je me rappelais de chaque détail, de la tendresse d'Andy, de ce bonheur fugace, à l'aube d'une période plus sombres. Y a encore tellement d'choses Briony. Quand j'ai vu que t'allais mal sur la plage et que t'as hurlé tout ce que t'avais sur le cœur face à l'océan, nos balades en moto, quand tu m'as empêché de me tuer à Charles River et que t'as fait nuit blanche pour moi, ta crise quand j'ai attaqué les mathers, quand j't'ai promis de ne plus me servir de toi... J'en avais les larmes aux yeux tellement j'étais touchée par tout ce que me disait Andy. J'avais relevé les yeux quand il avait évoqué sa tentative de suicide, me souvenant de tout ce que j'avais ressenti ce soir là. La peur de le perdre pour toujours, l'envie de le serrer contre moi et de lui dire que j'tenais à lui. Andy passa doucement ses doigts sur mes lèvres. J'étais pétrifiée, à nouveau perdue dans son regard. Mon coeur ? N'en parlons même pas, ça n'en valait pas la peine. J'étais heureuse. Heureuse qu'il m'dise toutes ces petites choses même si il devait terminer de raconter notre histoire. Il manquait le dernier événement, après le bal, où j'avais été déçue qu'il attaque les miens en se servant de moi. Et... ton anniversaire. Je me mordis la lèvre en me souvenant définitivement de mon plus bel anniversaire et de.. de mes cadeaux, tournons ça comme ça. Tout avait changé depuis un an. Mais encore plus depuis le dix-huit mai. Andy avait pris une certaine importance dans mes pensées, dans mon coeur. Plus que j'le croyais au début mais j'devais bien m'rendre à l'évidence. J'aurai dû rester indifférente à tout ce qu'il venait de dire mais non, c'était tout le contraire, je ne me sentais que guimauve, niaise, touchée, heureuse, les larmes aux yeux. Les gens savent pas un dixième de c'qu'on a partagé... Il avait raison sur ça. Personne pouvait comprendre. Keyla et Alex me disaient d'avoir une morale mais ils pouvaient ne serait-ce qu'imaginer ce que j'pouvais ressentir. C'était malsain, je le sais, mais j'y pouvais rien. Et... même si j'me sens coupable auprès d'Apple et Coraleen, j'peux pas nier que c'qu'il s'passe en ce moment, je le veux vraiment et que ça m'ferait mal que ça s'arrête. Comment finir en apothéose. Il.. Nan en fait, j'arrive même pu à penser correctement tellement y avait un concentré d'émotions en moi. J'avais envie de rire, de pleurer, de sourire, de l'embrasser, de lui sauter dans les bras. Il me veut. Il se souvenait de tout pour nous deux. Il voulait pas que ça s'arrête. Il se fichait des conséquences. J'suis censée avoir quoi comme réaction là, maintenant ? C'était tellement beau ce qu'il m'avait dit que j'devais en faire de même, non ? Tu m'perds Andy, j'te promets.. dis-je en riant nerveusement, baissant mes yeux un instant vers le sol avant de fixer à nouveau l'Eliot et de passer une main dans mes cheveux. Toujours aussi troublée. J'étais à court de mots pour m'exprimer. Je m'serais jamais attendu à une telle déclaration de la part d'Andy ce soir.. dans ce parc, près de ce château, à Paris, capitale du romantisme. Il fait ça bien lui hein. T'es vraiment sûr qu'Anastasiya et Esteban ne diront rien du tout à Apple.. ? Puis, t'aurais pas dû leur dire.. Parce que maintenant, la prochaine fois que j'vais les voir, ils vont me tuer, vont croire que j'te drogue, que j'te fais du mal, que je t'extorque de l'argent ou un truc dans l'genre.. Alors que c'est pas ça la vérité, loin de là.. Enfin, j'savais même pas si il leur avait dit que c'était moi sa maîtresse ou non. Je soupira doucement, avant de reprendre, nerveuse mais heureuse.Puisqu'on doit s'dire les choses en face.. J'peux pas t'dire que tout ce que tu viens d'énumérer, de me confier me laisse indifférente. J'peux pas.. J'dois être encore rouge, j'ai le coeur qui bat super fort et en plus de ça, j'crois que j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, le sourire bien niais en plus.. Je serra sa main que j'tenais et pris l'autre dans celle que j'avais de libre. J'peux pu croire maintenant que tu joues avec moi et ça m'rassure plus que j'l'aurai cru. Tu comptes Andy. A tel point que j'trompe l'homme que j'aime avec toi, que j'continue, que j'provoque nos rencontres parce que sans toi.. J'me sens pas bien, y a un manque qui est vraiment violent.. Est-ce que c'était pareil pour lui ? J'veux être avec toi, profiter de toi, même si c'est interdit. T'as raison.. personne peut comprendre ce qu'on vit, personne ne peut vraiment nous juger.. Et personne ne peut savoir non plus vers où on va.. Hell yeah.

J'avais déjà abandonné l'idée que les gens puissent comprendre ce qu'on vivait avec Briony, je ne demandais même pas à mes meilleurs amis de comprendre non plus pourquoi. Pourtant ils savaient comment j'étais, les principes que j'avais, les personnes que je refusais catégoriquement de fréquenter et en l'occurrence, Briony devrait être de ces gens-là, pourtant... ce n'était pas comme ça que les choses se passaient, Anya et Esteban l'avaient parfaitement compris, ils n'avaient pas toute l'histoire, ils n'approuvaient pas, mais ils s'en doutaient. Parce qu'ils savaient que jamais je ne me serais approché si près de Briony sans raison, parce que j'avais déjà couché avec beaucoup d'autres filles et que je n'étais pas tombé dans leurs filets. J'étais loin d'être fleur bleue, il m'en fallait beaucoup plus que ça et même s'ils ne disaient rien, ne demandaient rien, même si je n'expliquais pas, au fond d'eux ils savaient qu'il y avait plus que ça, qu'il n'y avait pas eu uniquement la nuit au Spring Break. J'étais attaché à Briony. Pour tout ce qu'elle avait fait pour moi, pour tout ce que je voulais encore faire pour elle et pour cet interdit qu'on bravait tous les deux, tant en risquant de faire souffrir nos proches... qu'en risquant, finalement, de s'attirer les foudres de nos maisons respectives. On n'allait pas se voiler la face. Que diraient les Mathers s'ils apprenaient qu'elle était la maîtresse de l'ex-président Eliot marié ? Et moi ? Que diraient les Eliots s'ils apprenaient que je trompais Apple avec la présidente Mather ? On serait cuits tous les deux... Finalement si ça se savait, on avait même plus que nos couples à perdre. Et étrangement, ça me poussait d'autant plus dans ses bras, parce que j'aimais cet interdit, ce goût du risque et que je voulais le partager avec elle, bien que craignant qu'elle ne tourne le dos, ne change d'avis. Mais quand je la regardais, même si elle n'avait pas encore parlé, je le savais : je savais qu'elle resterait, que je pourrais encore la serrer dans mes bras, l'embrasser et tout oublier avec elle. Elle souriait, et même si je voyais mal à cause de la nuit, grâce aux bougies je pouvais percevoir son visage qui s'était un peu empourpré et ses yeux qui brillaient, elle était heureuse. Je sentis mon cœur s'accélérer en la voyant ainsi, un sourire se dessinant automatiquement sur mes lèvres également, ça me faisait du bien de la voir comme ça ; elle qui allait si mal au Spring Break, ça me plaisait de la revoir heureuse et surtout, me dire que je participais à son bonheur, quand bien même je puisse aussi être celui qui le détruirait. J'avais une chance de m'en sortir moi aussi, elle m'y aidait grandement en tout cas. Je ne répondis rien quand elle me signala que j'étais en train de la perdre, songeant qu'effectivement, je la prenais sûrement un peu au dépourvu. Je me surprenais un peu moi-même à vrai dire, je n'avais pas prévu de lui faire cette... déclaration ? On peut dire ça comme ça, je n'étais pas certain de ce que c'était vraiment après tout, je savais seulement que j'avais parlé avec le cœur, que j'avais dit ce que je pensais le plus sincèrement du monde. Normal que ça la déboussole, sans doute ne s'était-elle pas attendue à tant d'honnêteté de ma part, et dans un lieu si romantique, qui plus est. Elle se passa une main dans les cheveux et finit par se lancer à son tour, essayant tant bien que mal de trouver ses mots en dépit de l'émotion. Je ne savais moi-même plus quoi dire, je lui avais tellement tout déballé, je m'étais tellement dévoilé face à elle que j'en perdais les mots désormais. Je ne la quittais pas des yeux alors qu'elle serrait doucement ma main, s'emparant de celle que j'avais encore de libre et souriant en parlant à son tour, nerveuse mais clairement touchée par tout ce que j'avais pu lui dire. L'espace d'un instant, je crus que j'allais manquer d'air en entendant la fin de ses paroles. On allait continuer à se voir, elle y tenait autant que moi, elle ressentait la même chose que moi. Elle aussi ressentait ce manque intense quand on n'était pas ensemble, elle non plus ne se sentait pas entière. Vers où on allait, tous les deux ? Je n'en avais pas la moindre idée. C'était vrai, j'aimais Apple, elle aimait Hendrix... se voir en cachette comme ça ne pourrait que nous mener droit dans un mur, non ? Et pourtant, tant que ça pouvait durer, je voulais en profiter. Je restai un moment silencieux encore, sans réagir et finalement, resserrant doucement mes mains sur les siennes, je l'attirai vers moi pour la serrer dans mes bras en reprenant possession de ses lèvres, le cœur battant. J'avais l'impression d'avoir attendu un siècle avant d'y avoir droit de nouveau, le temps avait été clairement trop long, sans compter la peur qu'elle rebrousse chemin et que je n'y ai même plus jamais droit. Qu'est-ce que j'aurais fait, si elle m'avait repoussé ? Tout ce dont j'étais certain, c'était qu'à l'heure actuelle, je la voulais à mes côtés. Pire encore, j'avais besoin d'elle, sans elle je me sentais mal, incomplet, comme elle l'avait si bien dit. C'était tout bonnement incroyable, comment nous avions évolué au cours de la dernière année, tous les deux. Je n'aurais jamais cru ressentir ça pour elle, parce que oui, je ressentais quelque chose, je ne pouvais tout bonnement plus le nier. Je n'avais pas seulement eu peur de ne plus avoir droit à cet interdit, cette adrénaline d'avoir à nous cacher, non... J'aurais pu le trouver avec quelqu'un d'autre après tout, ça aurait probablement été moindre, mais j'aurais pu combler. Mais j'avais aussi eu peur de la perdre, elle, et elle, je ne pouvais pas la remplacer. Je relevai la tête à cette pensée, rompant le contact pour la dévisager, perdu. Le contrôle de la situation m'échappait totalement, et même au-delà de ça, c'étaient mes propres émotions que je ne contrôlais plus. Je glissai une main dans ses cheveux, les caressant doucement. Tu sais qu'on a beaucoup à perdre tous les deux si on s'fait voir... Mon mariage, ma fille, son couple, nos potes, nos maisons à Harvard... ça faisait beaucoup pour une seule relation, en fin de compte. Pourtant j'suis prêt à m'y risquer. M'y risquer encore... et encore, et encore. Je voulais que ça dure, le plus longtemps possible, autant que faire se peut. Je posai mon front contre le sien, baissant les yeux vers ses lèvres. Et oui, j'suis sur qu'Anya et Ken ne diront rien à Apple... Je me mordis la langue, fermant les yeux en inspirant son parfum avant de me redresser pour lui faire face à nouveau, la serrant toujours dans mes bras, comme si j'avais peur qu'elle ne s'envole ou ne disparaisse, comme si je craignais que ça ne soit qu'un rêve. Avec cette ambiance féérique, on pourrait aisément s'y méprendre... mais non, tout semblait bien réel. Ils apprécient Apple et te détestent, c'est vrai. Mais... si y a bien une chose que j'sais les concernant, Bri... c'est qu'ils tiennent à moi autant que j'tiens à eux et que tout ce qu'ils veulent, c'est que j'sois heureux. Ils m'ont déjà dit qu'ils approuvaient pas et je m'y attendais mais... Ils n'iront pas le dire à Apple, ils briseront pas mon mariage simplement parce qu'ils ne sont pas d'accord. J'leur ai dit que j'étais heureux comme ça... Alors ils me couvrent, je sais qu'ils me trahiront pas, même s'ils ne comprennent pas comment on a pu en arriver là, pourquoi toi. Je lui relevai doucement le visage, plantant mon regard dans le sien. Elle détestait Anya et Ken. Pourtant, ils étaient comme moi... Ils n'avaient juste pas vécu les mêmes choses avec elle, ne l'avaient donc pas laissée les connaître plus que ça. Comme tous les autres, elle ne les connaissait pas, finalement. Mais je donnerais tout ce que j'ai pour eux, la réciproque était vraie et ça, Briony n'avait pas le droit d'en douter.

Si jamais il s'foutait de moi depuis le début, il avait désormais bien assez d'informations pour me porter préjudice, il pouvait me détruire socialement autant que sentimentalement. J'lui avais dit que je ne lui étais pas insensible mais qu'en plus de ça, sans lui.. je me sentais pas bien. Ce qui voulait dire, si on traduisait de manière explicite, que sans sa présence à mes côtés, j'pourrais pas aller de l'avant. J'avais longtemps cru que seul Hendrix m'aiderait à avancer, à sortir la tête de l'eau mais toutes mes théories partaient en éclat depuis que je me rapprochais d'Andy. Désormais, il m'était devenu indispensable. Parler avec lui, sentir ses lèvres contre les miennes, ses bras autour de mon corps.. ça m'faisait du bien. Vraiment. J'étais toute à lui, dépendante de lui et c'est ça qui m'faisait peur. Parce que concrètement, il faisait de moi c'qu'il voulait. Soit il était sincère comme je le pensais et ressentait les mêmes choses que moi vis-à-vis de notre relation tellement atypique.. Soit il détruit, sourire aux lèvres mon couple avec Hendrix mais en plus de ça ma réputation auprès des mathers, ma famille. On avait tellement à perdre tous les deux si des gens venaient à découvrir notre relation. Pour lui, ce sera tout son prestige, tout ce qu'il avait construit avec les siens, sa famille. Pour moi.. absolument tout. Mais surtout le respect, la notion de base de ma confrérie. Si j'étais pu respectée par les autres verts.. ça ne servait même pu à rien que j'reste là-bas, j'me ferai huée.. Mais en plus, j'devrais subir les foudres d'Hendrix et de mon meilleur ami. J'prenais tous ces risques pour Andy. Il les prenait pour moi. Où est-ce qu'on allait ? Pourquoi est-ce qu'on continuait ? Pourquoi.. on s'était choisis ? Andy me prit alors dans ses bras un instant avant de finalement venir m'embrasser. Mon coeur me faisait mal tellement il battait vite et fort dans ma poitrine. Je ferma les yeux, profitant de ce moment. Je m'étais fait peur, autant que j'lui avais fait peur, en doutant de mes motivations pour continuer notre relation. Dire que j'aurai peut-être jamais pu revivre ce genre de moments tellement.. parfaits. Tu sais qu'on a beaucoup à perdre tous les deux si on s'fait voir... Oh oui je le savais. On était tous les deux conscients de cette dimension. Celle qui m'faisait ressentir le plus d'adrénaline, j'voulais pas perdre mes proches. Fallait que personne ne sache pour nous. Il fallait qu'on joue la comédie devant le monde entier. On pouvait être nous.. que quand on s'retrouvait tous les deux. Sinon.. Sinon, c'était foutu. Pourtant j'suis prêt à m'y risquer. J'avala ma salive avec difficulté. Définitivement, il m'voulait pas de mal et j'en avais le souffle coupé sous l'émotion. Vous vous rendez pas compte de ce que c'était, de devoir se convaincre que le mec que vous avez détesté pendant un temps, était actuellement la personne avec qui vous voulez passer le plus de temps ? Mais qu'en plus, c'était réciproque. C'est vraiment dur de se mettre ça en tête, de voir la réalité en face. Il tenait à moi, au point de risquer tout ce qui était possible. Mauvais Eliot. Mauvaise Mather. On est bien. Andy posa son front contre le mien et je ferma les yeux, respirant son parfum, profitant de ce moment, de cette proximité qui me faisait vibrer encore une fois. Et oui, j'suis sur qu'Anya et Ken ne diront rien à Apple... Je soupira, essayant de me faire à l'idée qu'Anya et Ken ne tenteront rien contre moi, rien contre nous et c'était ça le plus important. Ils allaient même nous protéger. Et être sous la protection du trio le plus puissant d'Harvard, ça nous aidera sûrement.. C'était même sûr. On allait ptete avoir un peu de répit pour vivre ce qu'on avait à vivre ensemble. Je me retrouva une nouvelle fois au creux de ses bras et un sourire rassuré étira mes lèvres. On allait pouvoir rester ensemble, continuer à braver cet interdit. Ils apprécient Apple et te détestent, c'est vrai. Mais... si y a bien une chose que j'sais les concernant, Bri... c'est qu'ils tiennent à moi autant que j'tiens à eux et que tout ce qu'ils veulent, c'est que j'sois heureux. Ils m'ont déjà dit qu'ils approuvaient pas et je m'y attendais mais... Ils n'iront pas le dire à Apple, ils briseront pas mon mariage simplement parce qu'ils ne sont pas d'accord. J'leur ai dit que j'étais heureux comme ça... Alors ils me couvrent, je sais qu'ils me trahiront pas, même s'ils ne comprennent pas comment on a pu en arriver là, pourquoi toi. Ouai, bah dans c'cas, je les rejoins dans l'groupe "j'comprends pas pourquoi tu as choisi tu as décidé de tromper la plus belle fille d'Harvard avec Bri". J'étais beau une protagoniste de l'histoire, j'comprenais pas forcément tout ce qui s'passait. Je laissais faire, je profitais de chaque instant avec Andy, consciente que chacun peut être le dernier si quelqu'un découvre notre secret. J'me sentais en sécurité avec Andy, il contrôlait la situation, du moins, il m'en donnait l'air. Et ça m'suffisait. J'espère sincèrement que tu as raison.. J'te fais confiance, de toute façon, j'crois que j'ai pas l'choix.. On verra bien comment ils se comporteront avec moi et là seulement j'pourrais juger. Mais si Andy me disait que j'devais pas les craindre, je le croyais.. Mais si ils peuvent nous aider à faire continuer encore quelques temps ce qu'on est en train de vivre.. Alors dans c'cas, j'serai capable d'faire ce qu'ils veulent en retour. Je me mordis la lèvre avant d'entourer la nuque d'Andy de mes bras. J'suis autant prête à prendre des risques que toi pour.. nous. On a beaucoup à perdre c'est vrai.. mais écoutes.. si ça arrive, on ira vivre en Afrique et ptete que j'pourrais t'inculper quelques principes Quincy, qui sait ? rajoutais-je en lui souriant malicieusement avant de capturer ses lèvres avec douceur, passant ma main dans ses cheveux. J'suis pouvais pas être plus heureuse qu'en ces instants volés.

J'avais totalement confiance en Anastasiya et Keanu... Ils n'approuvaient pas et dans le cas d'Anya, je savais qu'elle n'allait pas s'empêcher de traiter Briony comme les autres mathers mais à l'arrivée... Ce ne serait absolument pas contre "nous". Et ça me suffisait largement, c'était même mieux pour elle qu'elle ne change pas ses habitudes, parce que si l'histoire entre Briony et moi venaient à se savoir, je ne voulais pas que les gens sachent qu'Anya était au courant... Je ne voulais pas que ça ait plus de répercussions sur son couple avec Kenny qu'il n'y en aurait déjà. Kenny. Je savais pertinemment que si ce que je vivais avec Briony était dévoilé, il voudrait me faire la peau et je le savais suffisamment stupide et borné pour qu'il soit capable d'en faire pâtir son couple avec Anya uniquement parce qu'elle me défendrait... Je la mettais vraiment dans une position inconfortable et je m'en voulais atrocement pour ça. Pareil pour Ken et Roxanna remarque, c'était la meilleure amie d'Apple après tout et elle n'aurait sans doute pas moins envie de m'arracher la tête que Kenny... Je hochai brièvement la tête quand Briony m'annonça qu'elle me faisait confiance puisque de toute façon elle ne semblait pas vraiment avoir le choix. Ils ne diraient rien, c'était certain. Hum... Va pas leur dire que t'es prête à faire ce qu'ils veulent, ils en profiteraient pour te transformer en esclave... J'esquissais un sourire alors qu'elle passait ses bras autour de mon cou, me disant qu'elle était prête aussi à prendre des risques pour qu'on puisse continuer à vivre ces moments volés, qu'on puisse encore profiter de leur intensité, de ce bien-être que ça nous procurait. Je me perdais dans son regard en l'écoutant alors qu'elle essayait de détendre l'atmosphère et la rendre un peu moins guimauve en évoquant le fait que si on se faisait prendre, on pourrait toujours s'enfuir en Afrique où elle me coacherait pour de l'humanitaire. Erm. Moi, des valeurs Quincy, alors que j'rigole des africains qui s'étranglent avec un grain de riz ? Elle a pas peur. Et là, ses lèvres se posèrent de nouveau sur les miennes. Je fermai les yeux en me rapprochant un peu d'elle, savourant cet instant comme s'il s'agissait du dernier et finit par rompre le contact, frôlant toujours ses lèvres avec les miennes. Qui sait, hein ? Faudrait travailler vraiment dur pour ça. J'ai pas été nommé le plus snob pour rien après tout, j'étais... assez peu branché aide d'autrui. Je l'embrassai de nouveau, appréciant de sentir sa main dans mes cheveux. Je me sentais étrangement plus léger... J'aurais pensé qu'à dire tout ça, la culpabilité n'en aurait été que plus grande puisque c'était clairement mal et que j'avais tout fait pour garder Briony près de moi et pourtant, de savoir que finalement ça continuerait, de savoir qu'elle allait rester près de moi, dans mes bras. J'embrassai sa joue et enfouis mon visage dans son cou pour la serrer doucement dans mes bras avant de remonter doucement jusqu'à son oreille, frôlant la peau de son cou avec mes lèvres. Tu m'as tellement manqué... Ça y est, je l'avais dit. Y avait un manque quand elle n'était pas avec moi. Une main caressant ses cheveux, je pris une nouvelle fois possession de ses lèvres alors que je la faisais doucement reculer. L'endroit n'était pas vraiment idéal, mais quand est-ce qu'on aurait l'occasion de se retrouver aussi intimement, alors que nous étions six par chambre ? Ça irait, dans l'herbe, derrière un petit buisson qui nous masquerait un peu. J'avais envie de la retrouver plus que jamais après tout ce qu'on s'était dit, la couvrant de baisers et sentant les battements de mon cœur accélérer.

J'pouvais pas voir Anastasiya en peinture. J'avais jamais vraiment parlé à Esteban mais la présidente des Eliots, no way pour qu'on soit un jour potes. Quoique, y a un an j'aurai pensé qu'être la maîtresse d'Andy c'était Fatal Error donc.. My gosh, ça veut dire que tout est absolument possible avec des coups de pouce du destin qui mets les deux personnes ensemble dans des situations qui font qu'elles vont s'rapprocher.. Ouai mais nan.. Moi amie avec Anastasiya ? Oxymore. C'pour ça que mes paroles étaient encore plus précieuses. Que quand j'disais que j'étais prête à faire ce que les meilleurs amis d'Andy me disaient d'faire pour garder notre relation secrète, c'était vraiment une déclaration en quelques sortes. Hum... Va pas leur dire que t'es prête à faire ce qu'ils veulent, ils en profiteraient pour te transformer en esclave... J'hésitais vraiment à lui dire que ça ne me dérangeait pas si c'était dans l'but de nous préserver mais finalement je n'en fis rien, gardant cette pensée en tête. J'dévia doucement la conversation vers quelque chose qui serait certainement moins guimauve. Andy qui aide les gens.. ahaha. J'ai beau apprécié l'Eliot si y a bien une qualité qu'il a pas c'est l'altruisme..  et la tolérance. Nan en fait il lui manque plein de qualités essentielles mais il laissera très certainement crever les africains si on lui met pas un ultimatum.. Il m'embrassa avec passion, de quoi faire accélérer mon coeur avant de finalement me dire Qui sait, hein ? Faudrait travailler vraiment dur pour ça. Je souris doucement. C'est pas l'temps qui nous manquera si on est que tous les deux.. Cette vision me vendait du rêve. D'autant plus qu'Andy commençait à faire monter la chaleur entre nous deux. Si y avait eu une distance à un moment donné entre nos corps, il n'en était plus rien. Andy me serrait encore un peu plus contre avant de nicher son visage dans mon cou. Mon dieu, j'comprenais vraiment pas comment il avait réussi à avoir autant d'influence sur moi en si peu de temps. Chacun de ses contact me faisait frissonner et me donnait envie d'en avoir plus. Andy frôla de ses lèvres mon cou avant de me chuchoter au creux de l'oreille un Tu m'as tellement manqué... qui m'fit énormément plaisir. J'lui avais avoué y a quelques minutes que sans lui, j'ressentais énormément de manque et qu'il m'dise que c'était réciproque.. c'était comme une petite victoire. Cela voulait dire que nos sentiments et ressentis étaient partagés. Andy prit possession de mes lèvres, en me poussant légèrement vers un buisson. J'avais la tête qui tournait, j'savais pas où donnait de l'intention. J'avais l'impression que j'étais la maîtresse d'Andy depuis des années tout en ayant également l'impression de le découvrir. J'avais peur qu'on nous découvre derrière ce buisson, dans ces positions qu'on aurait jamais dû faire si on était pas malsains. Mais cette peur se transforma rapidement en adrénaline, me donnant encore plus envie de profiter de cet instant interdit. J'couvrais l'Eliot de baisers si bien qu'il avait les traces de mon rouge à lèvre un peu partout. Ca faisait tellement longtemps qu'on s'était pas retrouvés.. Il m'rendait folle de par ses caresses, ses baisers, sa manière de me faire plaisir, son regard dans lequel j'aimais me perdre. J'sais pas comment j'ai pu m'rendre compte de ce qui s'passait à l'extérieur de notre bulle mais tout c'que j'sais c'est qu'à un moment donné, j'ai réussi à murmurer quelque chose. Regardes.. en levant les yeux vers le ciel. Notre rythme avait beaucoup ralenti, limite arrêté, c'est pas comme si j'avais tout stoppé d'un coup froidement. Je remis rapidement mes sous-vêtements à la one again -sait-on jamais si des Joleen's viennent par chez nous pour s'isoler- mais surtout bien plus facile à mettre et sortis de derrière les buissons, un grand sourire aux lèvres, robe à la main. Viens voir Andy, dépêches toi.. Je m'étais mise en tailleur, par terre, les yeux vers le ciel pour observer les feux d'artifices. C'était juste majestueux. Dès qu'Andy me rejoignit, mon sourire s'agrandit encore plus et je n'attendis pas longtemps avant de me poser dans ses bras et de l'embrasser encore une fois. J'étais tout simplement heureuse avec lui.