#07 - I'm on the edge ▬ Briandy

Il s'rappelait donc pas que l'année dernière j'avais fait partie des Quincys.. ? Même qu'au summer camp, il avait sorti une phrase qui m'avait vraiment choqué. Un truc du jour "quitte à ce que le pauvre africain meurt, autant ne pas dépenser de l'argent pour lui, t'façon il est condamné". Je sais pu c'était quoi exactement, mais.. wow. Il avait été bâtard à ce moment là. Quincy. Ouep. Ca m'faisait bizarre de me dire que j'avais été une orange, que j'étais moins.. libre en quelques sortes. J'avais migré vers la MH, mais ça ne changeait quasi rien en mon caractère. Aider les autres faisait toujours parti de moi. Tu me dois rien Briony... Ouep c'est vrai. Il avait quasiment jamais rien fait pour moi. Sauf après notre soirée au Spring Break, quand il m'avait réconforté sur la plage et qu'il avait partagé avec moi sa dose d'adrénaline qu'était la moto. J'pense que... Ça peut s'comprendre que je te rejette, non ? Je sais même pas ce qu'on est, concrètement, et c'est pas comme si t'avais jamais fait partie des personnes qui auraient rêvé de me pousser dans cette rivière eux-mêmes. Ah bah si il part dans ce genre discussions aussi.. Je fis une petite moue, tentant de savoir ce que j'pourrais bien lui répondre. J'serai jamais allée jusque là. Avoir du sang sur les mains ne m'intéressait pas et ceux qui auraient voulu tuer Andy sont des crétins. Le frapper, le torturer, le blesser.. okay. Mais pas plu. Et les temps changent aussi. J'suis pu la même qu'avant, c'est une évidence.

C'est vrai, j'me voilais pas la face. Beaucoup de gens me détestaient sur cette terre, que ce soit dans Harvard ou même en dehors, j'avais pas mal d'ennemis éparpillés un peu partout, parce que mon comportement faisait qu'on pouvait aisément me détester, comme la plupart des gens, beaucoup, sont superficiels et ne grattent pas sur la surface. C'est un peu comme une fille qu'on va dire être belle sans passer le doigt sur sa tronche et réaliser qu'elle a une couche monstrueuse de fond de teint et que dessous, ben... c'est un peu différent de la surface disons. Sauf que moi c'était pas mal dans le sens inverse, au final. Je ne laissais pas grand-monde apprendre à me connaître vraiment, quand bien même certains le voudraient, je faisais de la résistance, parce que cette situation m'allait bien comme elle était. Mais là... Là, avec ma dépression et mes envies suicidaires, ce qui m'allait pourtant bien en temps normal se trouvait être une raison supplémentaire pour me jeter le vide en me convaincant que je ne manquerais pas à grand-monde. Et Briony avait beau me dire le contraire, j'étais persuadé que ouais... un an auparavant, si je m'étais jeté dans Charles River, je ne lui aurais pas manqué. Peut-être même aurait-elle dit bon débarras ? Non, en bonne Quincy, elle ne l'aurait pas dit. Je baissai les yeux vers ses lèvres quelques secondes puis levai une main vers ses cheveux pour enrouler une mèche autour de mes doigts, m'amusant un peu pour m'occuper l'esprit. On devrait bouger un peu... non ?

J'comprenais qu'il puisse douter de mes paroles. Certains comme lui devaient bel et bien croire que j'l'aurai tué avec grand plaisir, sourire aux lèvres, faisant durer le moment pour bien le torturer mais non. Ouai, j'ai un passé violent. J'le cache pas spécialement même si peu de personnes le savent. Mais j'frappe que quand y a vraiment besoin, que quand on m'cherche. Et l'année dernière, à cette même époque, Andy ne m'avait pas fait de mal. Il.. me taquinait allons nous dire haha. On s'cherchait des poux tous les deux. Il supportait pas l'ait que j'sois une lesbienne mais qu'en plus je m'en cache pas. Et de mon côté, j'faisais tout pour qu'il le voit, histoire de bien l'énerver. Mais bon.. Y avait pas eu de bastons plus que ça alors.. Non, je l'aura pas jeté du pont. Faudrait un jour que j'aille voir un psy mes réactions ne sont pas du tout logique. Andy baissa les yeux doucement vers mes lèvres, tandis que je ne quittais son regard, fronçant légèrement les sourcils quand il commença à jouer avec l'une de mes mèches, l'enroulant autour de ses doigts. Aooon. On dirait un enfant avec sa maman.. C'est trop cuuute. Un sourire attendri s'dessina sur mes lèvres, contemplant encore l'Eliot sur mes cuisses alors qu'il reprenait la parole pour m'dire : On devrait bouger un peu... non ? Je me pinçais les lèvres, soupirant. C'est comme tu veux toi à vrai dire.. Tu veux aller marcher un peu ? J'lui ai dit que je ne le quitterais pas jusqu'à qu'il soit rentré chez lui..